Contribution du BLOGaL au Grand Débat National

Monsieur le Président,

 

Pour commencer, merci pour ce Grand Débat.

Cela sonne pour certains comme un grand prétexte ou un grand écran de fumée. Peut-être même était-ce là l’intention première.

Mais le peuple s’exprime, dans le pays de la révolution, des droits de l’homme. Dans une des grandes démocraties de notre Monde. Alors c’est magnifique et vous voilà maintenant avec une grande responsabilité pour agréger toutes les propositions des Français, construire une stratégie, un plan d’action, le mettre en œuvre et contrôler sa bonne réalisation, et l’améliorer de façon continue, et communiquer à chaque étape, encore et toujours.

 

Encore aujourd’hui, la France représente un peu plus dans le Monde que les 0,87% de la population mondiale rassemblée (ou éparpillée) sur les 0,45 % de la surface terrestre, sur deux continents et trois océans.

Depuis Geneviève, Clovis et Clotilde, mille cinq cents ans sont passés et la France a su prendre et garder une place majeure dans la compétition culturelle, scientifique et commerciale entre les grandes nations mondiales. La France a aussi su adopter, améliorer et créer un modèle social et politique.

Pour réussir son projet de démocratie, la France a investi dans l’éducation de sa population, permettant ainsi à son peuple de prendre de bonnes décisions. Les chercheurs et ingénieurs ont amélioré la santé et les machines. Les ouvriers et les agriculteurs ont promu des règles de protection sociale qui nous protègent tous aujourd’hui individuellement autant qu’elles nous mettent en danger dans la compétition internationale face à d’autres pays qui ne respectent pas ces mêmes règles.

 

Nos forces d’hier peuvent aussi devenir nos faiblesses de demain si elles s’opposent à notre évolution. Ainsi, l’industrie du charbon a été une des forces de notre économie. Nous avons su inventer l’industrie nucléaire pour remplacer cette source d’énergie, mais nous avons eu beaucoup de mal à tourner la page du charbon et cela a coûté très cher. Ce n’est d’ailleurs pas encore tout à fait fini ! D’après l’ADEME (2014), le charbon rentre encore pour 3% dans notre mix énergétique, en étant importé à 100%.

Nous n’avons pas bien su prendre le virage du charbon, et aujourd’hui arrive le virage du pétrole et du gaz. Nous avons limité l’impact du pétrole et du gaz sur notre environnement et sur la balance de notre commerce extérieur grâce à la réalisation et à l’exploitation du parc nucléaire d’EDF. Mais l’électricité ne représente que 22% du mix énergétique (même source ADEME 2014), dont 77% produite par ces centrales nucléaires d’EDF (source RTE). La part du renouvelable, produit localement, en France, est en forte progression mais ne représente encore que 16% (en 2016, source Ministère Transition écologique et solidaire). Ainsi une part majoritaire de notre énergie est importée, ce qui crée une dépendance de notre pays vis-à-vis des exportateurs avec des conséquences diplomatiques et économiques fortes. En 2018, le déficit commercial FAB/FAB se monte à - 59,9 milliards, dont - 46,0 milliards pour le seul déficit énergétique (source http://lekiosque.finances.gouv.fr). 77% de la valeur de notre déficit commercial en 2018 est donc dû uniquement à nos achats d’énergie. Indépendamment même de toute notion écologique, notre pays a perdu cette année-là 46 milliards d’euros de richesse que nous avons donnée à d’autres pays. L’équivalent de 684 Euros par Français.

 

Nous savons - notamment depuis Hubbert dans les années 1950 - que le pétrole, pas plus que le gaz ou le charbon, n’est éternel, dans la mesure où nous le brulons infiniment plus vite qu’il se constitue. Le site http://www.worldometers.info/fr/ indique qu’il reste 16 166 jours (44 ans) avant la fin du pétrole, 58 112 (159 ans) avant la fin du gaz et 149 280 (408 ans) avant la fin du charbon. Pour folkloriques que peuvent sembler des mesures aussi précises, elles sont néanmoins finies. Et l’expérience montre que l’homme ira chercher toujours plus loin pour trouver du carburant, mais il sera toujours plus cher (cf. le charbon en France par exemple). Il faut donc profiter des années qui nous restent avec ces énergies peu chères pour développer le système énergétique de demain. Et la France, avec le potentiel scientifique que nous avons, peut prendre le lead de cette conquête pour peu que nos meilleurs cerveaux ne soient pas enfermés au service des vieux énergéticiens qui sont autant de lobbies, autant de freins.

 

Nous n’avons toujours pas parlé écologie, mais la nécessité de tourner la page du pétrole (et du gaz, et du charbon) est déjà démontrée pour recouvrir notre indépendance diplomatique et financière. L’investissement de capitaux dans les alternatives aux hydrocarbures que sont aujourd’hui le nucléaire, le renouvelable et les mesures d’économie d’énergie aura donc un impact favorable direct demain sur la balance du commerce extérieur de la France.

 

 

Mais l’impact écologique des hydrocarbures est un facteur de risque plus urgent à traiter que la raréfaction de ces ressources.

Sous deux aspects :

> Un aspect local, la pollution dans nos villes dépasse les seuils « acceptables » que nous nous sommes fixés (particules fines, Nox) ;

> Un aspect global avec l’impact de l’augmentation du CO² dans le réchauffement du climat.

 

Après avoir ignoré les risques (ou après les avoir cachés sous la pression des lobbies automobiles ?), il est temps pour la France de protéger ses habitants en luttant drastiquement contre toutes les formes de pollution.

D’abord en proposant à ses habitants une alternative concrète et envisageable pour les usages nécessaires liés aux émissions de polluants ;

Ensuite en réduisant progressivement et rapidement les causes de ces émissions, quitte à accompagner financièrement les industriels « victimes » de cette transition industrielle.

 

Un exemple pourrait être celui de la Californie, état grand comme les deux tiers de la France, qui lutte contre la pollution de l’air depuis 1967 et a notamment imposé des seuils d’émissions des véhicules particulièrement drastiques, au pays du tout voiture. La Californie a réussi à contrer le lobby des constructeurs automobiles de Detroit par un autre lobby pro-environnement. Le procureur Schwarzenegger a renforcé ces dispositions en 2007 et lancé en parallèle un programme en faveur de l’énergie solaire. Cette politique se poursuit aujourd’hui avec le gouverneur Jerry Brown qui s’oppose aux pressions du gouvernement fédéral du Président Trump.

La Californie est un bon exemple pour nous !

 

Il est à noter le rôle positif de la Commission Européenne qui protège les Français et leur santé avec une directive européenne sur la qualité de l’air (en 2008) et un rappel à l’ordre de la France qui ne met pas en place les mesures nécessaires pour protéger la santé des citoyens. Quatorze zones sont concernées par des dépassements des normes : Ile-de-France, Marseille, Nice, Toulon, Lyon, Grenoble, Saint-Etienne, Valence, vallée de l’Arve, Strasbourg, Reims, Montpellier, Toulouse et la Martinique.

 

Les sources d’énergie et les usages

 

Augmenter la part du renouvelable et du nucléaire pour limiter au maximum, puis éradiquer les importations et la consommation d’hydrocarbures –

> Le nucléaire existant doit être exploité tant qu’il est sûr. Mais une alternative doit être disponible pour prendre la relève dès que l’ASN décidera d’arrêter une ou plusieurs tranches si elle considère que c’est nécessaire. En effet, il ne serait pas acceptable que l’on doive continuer avec une centrale nucléaire qui ne serait plus parfaitement sure.

> Le nouveau nucléaire doit être développé pour sécuriser la filière. Notre pays est en train, dans la douleur, de retrouver les compétences nécessaires pour construire une nouvelle centrale nucléaire. Ces femmes et ces hommes doivent enchainer sur un autre projet, puis encore un autre, et former la ou les nouvelles générations de techniciens et ingénieurs du secteur jusqu’au moment où l’Etat français décidera d’arrêter d’exploiter des centrales nucléaires. Dans 20 ans, 50 ans, 100 ans, je ne sais pas, mais le jour où sera prise la décision d’arrêter, les meilleures compétences partiront et il conviendra alors de fermer les sites assez vite.

Le problème des compétences se pose de façon cruciale dans le nucléaire : poser un programme a minima permettant de garantir plusieurs années de travail à des ingénieurs et techniciens. Le secteur du nucléaire est exigeant et a besoin de bons ingénieurs, bien payés et avec une visibilité long terme pour que les jeunes aient envie de s’y investir. La situation actuelle n’est pas bonne. La France aujourd’hui a besoin d’un nucléaire fort ayant le soutien des Français et lui permettant d’éviter plus d’importations, plus de compromis diplomatiques délicats, plus de pollution. Besoin du nucléaire avant de trouver et de mettre en place les solutions permettant de le remplacer par mieux.

Le nucléaire et la recherche donc.

Et les économies d’énergie ? Cela fait depuis ma naissance qu’on en parle, et pourtant on construit toujours des logements mal isolés, ou des bâtiments de bureaux. On ne consacre pas toujours l’argent nécessaire lors des rénovations. L’énergie n’est pas assez chère ! Alors pourquoi investir dans des dispositifs permettant de mieux la contrôler, de ne pas la gâcher ?

Non, vraiment l’énergie n’est pas assez chère : il suffit de compter toutes les personnes qui laissent tourner leur moteur de nombreuses minutes à l’arrêt en attendant quelqu’un. (Combien parmi ceux-là étaient dans la rue avec un gilet jaune ? De quoi se poser des questions sur l’efficacité de notre système d’éducation !)

Isolation des logements, neufs et rénovés.

De nombreuses études ont été faites pour optimiser les travaux à faire selon les spécificités des bâtiments. On cherche des investissements qui rapportent ? Moins de dépenses en énergie, c’est de la richesse qui reste dans le pays au lieu d’en partir. Donc il y aura un retour sur investissement. Voyez avec vos équipes à Bercy comment doser les taxes pour que le temps de retour sur investissement soit compatible avec les standards demandés par les financiers. Et/ou lancez une grande opération de crowdfunding sur ce thème. Passons aux bâtiments à bilan énergétique positif.

Renouvelable.

Partout où les toits sont exposés au soleil, montons des toits équipés de panneaux photovoltaïques. A commencer par 100 % des projets neufs. Arrêtons de normer les surfaces à 3, 6 ou 9 kW. Occupons toute la surface exploitable des toits et ne nous limitons pas à cause de considérations administratives. Donnons des moyens à Enedis pour assurer rapidement leur service public de raccordement en simplifiant les procédures. Pourquoi pas un bureau unique de la Région pour le photovoltaïque ? Avec un engagement d’appui aux propriétaires pour la constitution et la validation des dossiers. Tout est beaucoup trop complexe et lent pour un particulier aujourd’hui. Ce Bureau Unique pourrait aussi certifier un écosystème de fournisseur de matériels (panneaux, onduleurs …) et d’installateurs avec une garantie apportée par l’Etat si le particulier choisit matériel et installateur dans cette liste. (Aujourd’hui, un particulier doit faire confiance à un installateur qui n’a pas les moyens financiers de garantir l’installation pendant ses 20 ans de garantie – l’écosystème est trop fragile). Le Bureau Unique pourrait enfin être la plateforme support pour les investissements privés dans les projets photovoltaïques (une base sur laquelle les plateformes existantes pourraient s’appuyer et se développer).

 

Une autre façon de diminuer nos besoins en hydrocarbures est de favoriser les usages qui utilisent d’autres énergies et qui optimisent l’utilisation des ressources. Ainsi les infrastructures collectives – qui étaient fortement développées dans nos villes et régions il y a 100 ans et en ont disparu (du fait des lobbies automobiles ?) sont à relancer pour couvrir nos besoins : tramways, trains, bus, navettes autonomes demain, ainsi que les nouvelles solutions intelligentes et collaboratives : autopartage, covoiturage, taxis et VTC partagés – le tout étant électriques et avec un réseau de recharge adapté.

A propos des taxis en particulier : une démocratie ne peut pas laisser celui qui crie le plus fort lui dicter sa politique. Le système des taxis n’est pas adapté au besoin du plus grand nombre et l’économie du partage va effectivement révolutionner certains métiers. Comme le charbon, ne perdons pas quarante ans à essayer de sauver des métiers qui ne peuvent pas l’être. Pour certains clients, notamment professionnels, les taxis ont leur place dans l’offre de transport d’une métropole, mais sans prendre en otage la mise en place de solutions utiles pour tous sous prétexte qu’ils constituent eux aussi un lobby puissant. Uber pop par exemple est une proposition brillante et une vraie solution. Heetch également. Pensons d’abord aux utilisateurs et à la proposition de valeur que les services apportent à la société avant de protéger des acquis dépassés.

A propos du rôle des pouvoirs publics dans l’innovation et la transition : la France n’a pas la culture américaine du capital risque. En France, une solution devra démontrer sa valeur pour être financée ensuite. Mais avec quel argent financer sa preuve de concept ? Comment l’équipe de créateurs peut-elle se rémunérer ? Payer son propre loyer, ses courses, l’école des enfants ? Comment recruter les meilleurs sur le marché si on n’a pas le premier sou devant soi ? Parmi les nouveaux services, beaucoup peuvent être monétisés, mais il faudra trois à cinq ans pour arriver à des volumes permettant un vrai retour sur investissement. Trop long et trop risqué pour nos structures financières. Et toutes les aides possibles ne sont accessibles que une fois démontrée la preuve de concept. Et même là, en supposant que vous ayez réussi à convaincre une métropole de signer avec vous un partenariat d’innovation, la durée des processus d’achat, leur complexité, les délais de paiement … rien n’est fait pour vous inciter à risquer votre patrimoine, votre vie familiale et votre santé pour promouvoir des solutions permettant un monde meilleur ! Alors définissons un parcours type pour permettre à une innovation d’être testée. Et les critères permettant de juger la réussite du test. Et le processus permettant une scalabilité rapide de la solution à l’échelle des autres métropoles françaises, et internationales.

Deux exemples, sans parler de mon cas personnel : TOTEM.mobi, autopartage de Twizys (petites voitures électriques Renault) en libre-service à Marseille, a réussi par la force de travail de ses créateurs à percer et à essaimer maintenant sur Montpellier. Mais le service est excellent et mériterait d’être très largement financé et déployé, amélioré, en France et à l’étranger. Que de temps perdu par rapport à la concurrence étrangère ! Quelle force de caractère de ses créateurs !

L’autre exemple est l’exact opposé : l’histoire du milliardaire qui se lance lui aussi dans l’autopartage électrique, avec l’argent pour financer et le réseau pour implanter. Bolloré a lancé Autolib’ et c’est une vraie réponse à la problématique de l’alternative à la voiture individuelle et thermique. Certains choix techniques n’étaient pas bons. Sans doute certains contrats ne l’étaient pas non plus. Mais quelle innovation ! Un écosystème complet ! Pas besoin d’attendre que quelqu’un installe un jour une prise avant d’acheter une voiture, ou bien que les Parisiens achètent suffisamment de voitures électriques avant d’installer des prises (ou bien, pour les constructeurs, que les ventes de véhicules électriques décollent pour … commencer à en vendre !). Bien sûr dans le respect des équilibres et de l’intérêt financier du public, l’Etat devrait soutenir ce genre de projet, recueillir le retour d’expérience et prolonger ce service comme un nouveau service public, délégué à un ou plusieurs tiers.

Globalement, le transport de personnes est un service qui peut être assuré par de nombreux opérateurs, de la régie publique de transports en commun à des opérateurs privés, y compris soi-même pour ses propres trajets. Tout cela est à organiser en laissant de la place à la possibilité d’entreprendre autant qu’en protégeant les clients et en leur facilitant leurs choix et leurs parcours.

 

Favoriser les usages qui utilisent d’autres énergies, cela veut dire passer à l’électrique et déployer les infrastructures nécessaires (prises de recharge 3 kW sur les lieux d’habitation et de travail, prises de recharge rapide 50 kW et plus sur les axes de circulation, normalisation des types de prises, transports en commun), mais aussi repenser complètement les villes qui ont évolué sur un modèle américain de péri urbanisation. L’urbanisme est au cœur de cette révolution qui va requestionner nos usages et doit résoudre l’équation de nos déplacements quotidiens sans voiture. On pourrait repenser la ville sur la base de quartiers piétons offrants à leurs habitants l’ensemble des services sans avoir recours à la voiture.

Décentraliser des services accessibles à pied au niveau d’un noyau constitué d’un quartier, autour d’une gare de train ou d’une bouche de métro, cela peut demander de multiplier les emplois et désoptimiser des concentrations faites auparavant, mais avons-nous trop d’emplois en France ou pas assez ? Toujours diminuer les emplois dans les entreprises ou dans les administrations est-il une bonne idée ?

La force d’une start-up, c’est son équipe de fondateurs et ses premiers salariés. Mais en fait c’est pareil pour une grande entreprise. C’est l’engagement de ses salariés qui fait sa valeur. Et c’est d’ailleurs quand il y a perte de sens que tout commence à décliner pour l’entreprise. Les start-ups américaines ne s’y trompent pas. Bien financées, elles vont chercher les meilleurs profils sur le marché de l’emploi, et c’est avec elles et eux que ces entreprises innovent et améliorent notre monde. En France, arrêtons d’écouter des gestionnaires qui ne parlent que de réduire les coûts. Investissons dans des grands projets, donnons du sens, prenons des risques, des parts de marché, créons des océans bleus. Ecoutons les employés, donnons leur l’occasion de montrer leur valeur, de partager leur vision, les moyens de tester et mettre en œuvre leurs idées de changement selon les principes d’effectuation. Acceptons de faire des erreurs parfois et apprenons de nos erreurs. Dans les start-ups, dans les PME, dans les grands groupes, dans les administrations.

J’évoquais en début de cet article l’éducation de nos jeunes. Quelle place donnons-nous aujourd’hui aux professeurs de nos enfants dans la société ? Les professeurs ne devraient-ils pas être les meilleurs d’entre nous ? Et donc les mieux considérés – et donc les mieux payés ? (NdR : je ne suis pas professeur !). Quitte à mettre en place des parcours permettant de naviguer entre l’Education Nationale et les expériences en entreprise. On peut refaire ce raisonnement avec de nombreux métiers de l’administration : médecins, infirmiers, militaires, policiers, … On peut le faire aussi avec les agriculteurs ! Voyez-vous l’importance des agriculteurs ? la richesse qu’ils créent ?

 

La place du travail dans notre société

Le travail occupe une place centrale dans nos vies. Ne pas en avoir un est un échec du coup. On parle de marché de l’emploi, mais la fluidité de ce marché est parfois nulle, notamment dans certaines régions et cela rend les parcours professionnels très douloureux.

Pour occuper un travail, cela suppose que votre niveau de vie augmente par rapport à la situation où on ne travaille pas. Dans une « expérience hors travail », il est nécessaire que les besoins fondamentaux de la personne et de sa famille soient assurés. Ce sont les fondements de notre protection sociale et ces dispositions peuvent sans aucun doute être confortées, simplifiées et si possible renforcées. Si l’on considère une « expérience travailleur », le rôle de la société globalement est de permettre que cette expérience soit plus positive. Le travailleur va avoir des frais et des contraintes. Il aura parfois besoin d’aide car il aura moins le temps  pour ses tâches du quotidien. C’est le rôle de la collectivité de lui apporter l’ensemble des services nécessaires pour lui permettre de pouvoir travailler, qu’il soit un homme ou une femme, parent ou non. Et ces services doivent être rendus à un prix acceptable. Et enfin son travail doit être payé à un tarif acceptable aussi, pour lui permettre non seulement de payer les frais liés à son travail, mais aussi de vivre mieux que sans travail, de s’offrir plus de loisirs, de sport, de vacances etc …

Ainsi la collectivité doit apporter de la valeur à ses habitants pour lui faciliter la vie. Cela représente encore des emplois. Mais il y a deux façons de voir les choses : c’est soit un fonctionnaire de plus, soit un chômeur de moins (et si c’était tout simplement les deux ?).

Mais que l’on soit une administration ou une entreprise privée, le problème d’une embauche est le même : c’est le coût du travail. Et quand l’administration ne cesse de répéter qu’il faut diminuer le nombre de fonctionnaires, que croyez-vous que va penser le patron d’une entreprise ?

Un travailleur est-il, au final, une charge ou une opportunité ?

Comme on l’a vu ci-dessus, c’est la femme ou l’homme dans l’entreprise qui crée de la valeur.

 

Par contre les progrès de productivité que permettent le numérique doivent toucher aussi l’administration :

Comme une entreprise privée, l’administration doit se remettre en cause, au service de son client pour lui faciliter son parcours en mettant à sa disposition les outils efficaces avec le design adapté. L’efficacité doit guider tous les développements vers l’externe et en interne. Et d’éventuelles ressources ainsi dégagées pourront ainsi être re distribuées, après formation si besoin, dans les secteurs qui en ont besoin.

 

La fiscalité pour « punir » ce qui nous freine et laisser tranquille ce qui nous fait avancer.

Puisque nous ouvrons le champ des possibles - et je vous en remercie, Monsieur le Président -allons plus loin dans la logique : vous voulez pour la France et les Français plus d’emplois, plus d’investissements dans les entreprises, plus d’innovations, plus de services, une transition énergétique et des transports et des bâtiments. Nous le voulons aussi. Pourquoi taxer nos emplois, les investissements de nos entreprises, la recherche et développement, les services locaux, les énergies propres, les transports propres, les matériaux permettant de réaliser ou rénover les bâtiments en les rendant plus propres ?

Pourquoi ne pas transférer la charge fiscale du travail vers le patrimoine et la consommation ?

Et si on taxait plus la consommation, avec une sorte de TVA sociale. Ne pourrait-on pas inventer une compensation de cette surtaxe basée sur le niveau de consommation des Français basé sur les salaires les plus faibles. Cette compensation serait reversée à chaque Français ce qui la rend neutre pour les plus petits consommateurs. Ceux qui souhaiteront consommer plus paieront in fine plus d’impôts.

Cela permet d’appliquer cette taxe sociale à des produits, qu’ils soient fabriqués en France ou en Chine. Et donc cela diminue l’écart de prix lié au dumping social des Chinois (et de tous les autres pays aux conditions sociales moins avantageuses pour les salariés qu’en France).

On pourrait exempter de cette taxe les services locaux (services à la personne …) et les produits et services liés à la transformation énergétique (mais uniquement ce qui est vraiment propre ! Pas de bonus pour un véhicule hybride diesel non rechargeable…).

 

Equilibre budgétaire et dette

Pardon pour la naïveté de mes propos, mais plutôt que de limiter les budgets de l’Etat afin qu’ils ne dépassent pas les recettes de l’Etat de plus de 3% du PIB, ne pourrait-on pas faire des budgets en deçà des recettes ? En prenant une marge qui, si elle se réalise, permettrait de rembourser plus vite la dette ?

En effet, quel ménage ou quel projet d’entreprise prépare son budget annuel en prévoyant déjà de dépenser plus qu’il ne rentre d’argent ?

 

Europe

La CEE et toutes ses évolutions successives ont permis à notre pays de ne pas connaitre de guerre sur notre sol contre un de nos voisins européens.

L’Histoire est faite de cycles. N’oublions pas le passé. N’oublions pas pourquoi l’Europe a voulu se regrouper. Redonnons du sens au Projet Europe. Rappelons le « Pourquoi ? ».

Quand l’étranger est un ennemi, il est bon de se retrouver soi-même un jour en position d’étranger, dans un autre pays. Et quelle meilleure expérience qu’une année Erasmus passée dans un autre pays européen !

Continuons à faire voyager les jeunes. C’est une des composantes de leur éducation qui les aidera plus tard à prendre les meilleures décisions de citoyens.

L’Europe marché commun des marchandises et des travailleurs : un tel marché permet ou permettrait un déploiement de nos produits et services à grande échelle. L’Euro est un outil formidable pour les voyages et les échanges. L’apprentissage des langues de nos voisins en est un autre, et les règlementations locales restent un véritable frein pour la scalabilité rapide de nos solutions sur le territoire européen, comparé à nos concurrents américains ou chinois sur leurs marchés respectifs.

 

Défense, diplomatie, influence, soft power, culture, francophonie

Cela coûte très cher de le faire très bien. Mais ça ne sert parfois à rien si on le fait à moitié. Ainsi, on ne peut pas avoir un seul porte-avion. Il doit forcément être arrêté pour maintenance, comme on l’a connu récemment, et nous n’avons alors plus de porte-avion. Et dans la même logique que la filière nucléaire civile, il n’est pas bon passer trop de temps entre deux réalisations sous peine de perdre les compétences. Il faudrait donc passer rapidement commande d’un second porte avion. Idéalement il faudrait alterner les achats des deux porte-avions, un tous les 20 ans si leur durée de vie est de 40 ans.

La France est l’un des cinq membres permanents de l’ONU. On ne peut pas toujours nous comparer à l’Allemagne ou à la Finlande. Notre pays a une ambition géostratégique et c’est très bien, même si c’est compliqué et cher. Mais nous avons investi dans le passé pour gagner ce rang mondial. Battons nous aujourd’hui pour la garder. Et en faire bénéficier nos industries.

Bravo pour la French Tech ! Continuons à investir dans la promotion de la France dans le Monde, sous toutes ses formes. En continuant à financer l’Alliance Française par exemple.

La France, me semble-t-il, est sous l’influence de deux cultures : l’américaine et la française ! Nous sommes restés différents, nous existons encore en tant que Français. Notre proposition de culture est différente et reconnue comme telle. Il faut la protéger ! Et l’évangéliser dans le monde entier.

MERCI

Et maintenant action ?

Alexis DUFLOS

Rédacteur en chef du BLOGaL www.blogal.fr

Fondateur d’Abel4com www.abel4.com

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