Facteur 14 - Inverser le rapport de coût entre travail et énergie : appel à article pour un dossier spécial du BLOGaL

courbe de Huppert

courbe de Huppert

Déjà deux ans et demi que notre Président tente d'inverser la courbe du chômage (depuis 2012).

Au même moment, en 2012, Jean-Marc Jancovici explique au Sénat le rapport entre le prix de l'énergie et le prix du travail, démontrant le faible coût de l'énergie, notamment des énergies fossiles comme le pétrole, par rapport au coût du travail humain pour réaliser une tâche équivalente (métaphore de la montée au sommet du Mont Blanc d'un homme qui fournit 0,5 kWh dans la journée pour le faire) : "le kilowattheure d'énergie mécanique issu d'une machine sera de 1 000 à 10 000 fois moins cher que le kilowattheure produit par un travailleur humain payé au SMIC." Pour illustrer encore différemment, c'est grace/à cause du pétrole que les machines ont remplacé les hommes dans les campagnes, les amenant toujours plus nombreux dans les villes pour y trouver du travail.

Depuis 40 ans, notre courbe du commerce extérieur est, à l'inverse de celle du chômage, en baisse et en déficit. Avec un niveau atteint de -53,8 MdsEUR en 2014 (richesse qui sort du pays).

C'est mieux que 2013 car la facture énergétique a baissé de 10 MdsEUR d'une année sur l'autre. Facture énergétique de la France ? 54,8 MdsEUR.

Dernière donnée factuelle : l'âge d'or du pétrole est derrière nous. L'illusion du cours actuel n'est que passagère et il faudra apprendre au plus vite à sustituer d'autres énergies aux énergies fossiles.

A moins que ce ne soit le CO2 qui nous pousse à modifier nos habitudes de bruler ce pétrole, avant même d'en épuiser ses stocks sur terre. Ce CO2 qui a déjà modifié notre climat et son fragile équilibre.

 

L'énergie trop bon marché face au travail de l'homme. Et si nous rétablissions l'équilibre ?

En France, les taxes et charges sociales, sur le travail, représentaient en 2014 : 322 Mds EUR (250 pour l'URSSAF et 72 pour la CSG) ; pour la même période, la Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Énergétiques (TICPE) se montait à 25 MdsEUR.

Imaginons un transfert de charges du travail vers l'énergie : 0 pour le travail, 347 MdsEUR sur l'énergie. Une TICPE multipliée par 14 (le fameux facteur 14 de mon titre). 7 EUR de TICPE par litre (de diesel ou d'essence).

Bien sur à ce stade de l'article, nous crions tous au scandale, mais retournons tous à nos fiches de paie (pour ceux qui ont encore la chance d'en avoir une) et regardons la différence entre notre brut et notre net.

 

De plus, une énergie fossile plus chère nous incitera plus facilement à :

  • développer des énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque, biomasse) et nucléaires (non émettrices de CO2),

  • rentabiliser la rénovation thermique des bâtiments et les transformer en bâtiments "neutres" d'un point de vue énergétique, voire en mini-centrales électriques,

  • déployer les technologies de stockage (dont le vecteur d'énergie hydrogène) dans les bâtiments et les infrastructures pour équilibrer les périodes de production des énergies intermittentes vis à vis des périodes de consommation,

  • mettre en place un réseau intelligent de l'électricité (smart grid), outil permettant à de futurs opérateurs "responsables d'équilibre" d'échanger auprès d'une "communauté d'utilisateurs" de l'énergie électrique tantôt comme fournisseurs ou comme acquéreurs,

  • transformer le panel de véhicules actuels en véhicules électriques, rechargeables la nuit sur des prises standard (16A, comme votre four), utilisables comme source d'électricité de pointe quand ils sont branchés sur et activés par le réseau intelligent.

Autrement dit, une énergie plus chère dès aujourd'hui nous permettrait plus facilement de mettre en oeuvre les 5 piliers de la Troisième Révolution Industrielle de Jérémy Rifkin (sauf le nucléaire, petit ajout personnel que je partage d'après mes lectures, entre autres, avec Jean-Marc Jancovici).

 

J'aimerais réaliser un dossier complet autour de cette hypothèse de travail et le publier dans le BLOGaL. Scientifiques, économistes, chercheurs, citoyens, entrepreneurs, je vous invite à me proposer votre article et je publierai tous ceux qui le mériteront.

 

Vous pouvez m'envoyer vos propositions via mon mail alexis.duflos (at) blogal.fr - N'hésitez pas à déjà vous manifester pour annoncer votre volonté de nous écrire un article, en commentaire du présent article ou bien par mail, ou encore sur Linkedin ou sur mon compte twitter @DuflosAlexis -

Au plaisir de vous lire très vite, et de vous publier ensuite dans ces colonnes.

 

Alexis DUFLOS

Fondateur et Rédacteur en Chef du BLOGaL

 

 

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A
Très bonne idée ! Après on n'est pas obligés de passer tout de suite au facteur 14. Ce dont les entreprises ont besoin c'est d'une visibilité à long terme. On pourrait par exemple passer progressivement de la situation actuelle au facteur 14 en 10 ans. Le message serait clair et la transition douce, les entreprises pourraient s'organiser. A suivre !
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@
pourquoi pas en effet<br /> mais il faudrait éviter la douceur à mon avis. Il va falloir secouer !<br /> Le meilleur moyen de promouvoir les véhicules électriques ou la rénovation des bâtiments est la démonstration de rentabilité, de retour sur investissement.<br /> Avec un travail moins cher et une énergie plus chère ... ça marchera beaucoup mieux !
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