Présentation de la Bosnie-Herzégovine, prochain adversaire de l'équipe de France

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Zvjezdan Misimović face à la Belgique lors des éliminatoires du Mondial 2010 (source : fifa.com)


Le dernier adversaire des Bleus dans les éliminatoires de l'Euro 2012 sera la Bosnie-Herzégovine. Présentation de ce redoutable adversaire qui ira chercher la première place du groupe face aux Français.

La Bosnie-Herzégovine (Bosnia i Hercegovina en bosnien) est un pays de la péninsule des Balkans, dans le sud-est de l'Europe. Cette ancienne république yougoslave est frontalière de la Croatie, du Monténégro et de la Serbie et elle possède une toute petite façade maritime sur la mer Adriatique, qui divise en deux le territoire de la Croatie. Sa superficie est de 51.197 km² et elle compte 4,6 millions d'habitants. Les Bosniaques, ou Musulmans (avec un M majuscule, car ceux-ci sont une nationalité), sont majoritaires et cohabitent avec des Serbes et des Croates. Ce qui ne va pas sans poser de problèmes dans ce pays, indépendant depuis 1992 et qui a été l'un des plus touchés par la guerre qui a ravagé l'ex-Yougoslavie dans la première moitié des années 1990. La capitale Sarajevo est aussi la plus grande ville. Les autres villes importantes sont Banja Luka, la capitale de la République serbe de Bosnie (l'entité où vivent les Serbes de Bosnie), Mostar, Tuzla et Zenica.

L'histoire footballistique de la Bosnie-Herzégovine se conjugue initialement avec celle de la Yougoslavie. De nombreux joueurs bosniens évoluaient au sein de cette équipe et nombreux sont ceux qui ont brillé également en France. Citons notamment Mehmed « Mécha » Baždarevi
ć, Faruk Hadžibegić, Vahid Halilhodžić, Ivica Osim et surtout Safet Sušić, ancien meneur de jeu du Paris Saint-Germain élu meilleur joueur bosnien de tous les temps et meilleur joueur de l'histoire du club parisien. Il est également à noter que les cinq hommes sont tous devenus par la suite entraineurs, avec plus ou moins de succès. Sušić est actuellement sélectionneur national.
C'est en 1993 que la Bosnie-Herzégovine joue son premier match international, un amical gagné (3-1) en Iran.
Ses débuts en éliminatoires d'une grande compétition internationale, elle les fait à l'occasion de ceux de la Coupe du Monde 1998 qui se déroule en France. Dans un groupe relevé, elle termine à l'avant-dernière place derrière le Danemark, la Croatie et la Grèce et devant la Slovénie avec 9 points (3 victoires, 5 défaites, 9 buts marqués pour 14 encaissés). Durant ces éliminatoires, elle s'est distinguée en battant le Danemark par 3-0.
Les éliminatoires de l'Euro 2000 sont pour la Bosnie-Herzégovine l'occasion de participer à leur première compétition continentale. Versée dans le groupe 9, elle termine troisième avec 11 points (3 victoires, 2 nuls, 5 défaites, 14 buts marqués pour 17 encaissés) derrière l'invincible République Tchèque (10 matchs, 10 victoires), et l'Écosse et devant la Lituanie, l'Estonie et les Îles Féroé.
La Bosnie-Herzégovine ne participe pas non plus à la Coupe du Monde 2002. Dans le groupe 7 des éliminatoires, elle termine quatrième d'un groupe à cinq avec 8 points (2 victoires, 2 nuls, 4 défaites, 12 buts marqués pour 12 encaissés) derrière l'Espagne, l'Autriche et Israël et devant le Liechtenstein.
Les éliminatoires de l'Euro 2004 constituent un nouvel échec pour les Bosniens. Mais leur quatrième place (sur cinq) dans le groupe 2 est en trompe-l'œil. Elle termine avec 13 points (4 victoires, 1 nul, 3 défaites, 7 buts marqués pour 8 encaissés), c'est-à-dire seulement un de moins que la Norvège, barragiste, et deux de moins que le Danemark, qualifié direct !
La sélection bosnienne confirme sa progression lors des éliminatoires de la Coupe du Monde 2006. Dans le groupe 7, elle termine à la troisième place avec 16 points (4 victoires, 4 nuls, 2 défaites, 12 buts marqués pour 9 encaissés) derrière la Serbie-Monténégro et l'Espagne et devant la Belgique, la Lituanie et Saint-Marin. Face aux Espagnols, la Bosnie-Herzégovine a réalisé deux matchs nuls 1-1, manquant d'un rien la victoire en terre ibérique en juin 2005.
Elle décline nettement néanmoins lors des éliminatoires de l'Euro 2008, ne terminant que quatrième du groupe C (4 victoires, 1 nul, 7 défaites, 16 buts marqués pour 22 encaissés) derrière la Grèce, la Turquie, la Norvège et devant la Moldavie, la Hongrie et Malte.
Ce n'est donc pas dans une situation optimale que la Bosnie-Herzégovine aborde les éliminatoires de la Coupe du Monde 2010, et ce d'autant plus que le groupe 5 où elle a été tirée est plutôt relevé, avec la présence du champion d'Europe en titre espagnol, du demi-finaliste de l'Euro 2008 turc et de la Belgique. Ses débuts sont difficiles avec deux défaites en Espagne (0-1) et en Turquie (1-2) entrecoupées par un carton (7-0) face à l'Estonie, pour ce qui constitue encore à ce jour la plus large victoire de l'histoire de la sélection. Mais elle se transforme ensuite en véritable machine à gagner, battant l'Arménie (4-1) puis réalisant un succès mémorable en Belgique (4-2) avant de battre de nouveau les Belges (2-1) à domicile. La Bosnie-Herzégovine gagne par la suite en Arménie (2-0) avant de retrouver la Turquie face à qui elle fait match nul (1-1). Une victoire en Estonie lui suffit pour aller en barrage, ce qui sera chose faite (2-0). Le dernier match à l'Espagne est rendu totalement inutile et la correction encaissée face à une équipe en état de grâce (2-5) sera finalement sans conséquence. Grâce à son football offensif sous la houlette de Miroslav Blažević, sélectionneur de la Croatie durant le Mondial 1998, avec une formation originale en 3-5-2 et grâce à des joueurs de talent comme Džeko, Ibišević, Misimović et Salihović, tous stars en Bundesliga, la Bosnie-Herzégovine termine deuxième du groupe 5 avec 6 victoires, 1 nul et 3 défaites, 25 buts marqués pour 13 encaissés. Non classée parmi les têtes de série lors des barrages, elle est assurée de tirer un gros. Ce sera le Portugal, privé de Cristiano Ronaldo. Lors du match aller à Lisbonne, les Lusitaniens s'imposent par la plus petite des marges grâce à un but de Bruno Alves. Mais les Bosniens manquent de peu l'égalisation. Et le match retour, dans la chaude ambiance de Zenica, s'annonce ouvert. Les Portugais sont accueillis de manière houleuse en Bosnie-Herzégovine. Les Bosniens semblent prêts à en découdre mais ils doivent se passer des services des milieux Muratović et Rahimić, suspendus tout comme le défenseur et capitaine Emir Spahić. Du reste, le meneur de jeu Zvjezdan Misimović a été écarté par son sélectionneur. Difficile dans ces conditions de réaliser l'exploit. La deuxième mi-temps notamment est catastrophique. Raul Meireles ouvre le score et complique la tache des locaux. Puis Sejad Salihović est expulsé de manière houleuse dans le dernier quart d'heure. Ce qui lui vaudra quatre matchs de suspension. Plus expérimenté, le Portugal se qualifie et laisse la Bosnie-Herzégovine aux portes du voyage vers l'Afrique du Sud. Mais les Bosniens auront gagné en expérience et en confiance et en dépit de la non-qualification, ils peuvent considérer ces éliminatoires comme étant largement réussis.
À l'issue de ces éliminatoires, le Miroslav Blažević démissionne et laisse sa place à Safet Sušić. Début 2010, le tirage au sort des éliminatoires de l'Euro 2012 à lieu. Présente dans le chapeau 3, la Bosnie-Herzégovine est reversée dans le groupe D en compagnie de la France, de la Roumanie, de la Biélorussie, de l'Albanie et du Luxembourg. La deuxième place, voire la première tant la France semble sur le déclin, est envisageable. Les Bosniens démarrent leur campagne qualificative par une victoire au Luxembourg (3-0) avant de recevoir une France très loin d'être en confiance, à peine remise de son échec au Mondial et qui vient de s'incliner à domicile face à la Biélorussie. Mais à Sarajevo, la sélection bosnienne se fait littéralement manger par l'équipe de France et s'incline (0-2). Elle réalise ensuite une nouvelle contre-performance en concédant le nul en Albanie (1-1) mais se rattrape en battant la Roumanie (2-1), une équipe face à laquelle elle s'inclinera lourdement par la suite à l'extérieur (0-3). Entre temps, elle a échappé de peu à l'exclusion dans ces éliminatoires en raison du statut de sa fédération. Mais en battant l'Albanie (2-0), la Bosnie-Herzégovine s'est offert un sursis supplémentaire. La double confrontation face à la Biélorussie est déterminante dans la course aux barrages. Une double confrontation parfaitement gérée par les Bosniens qui s'imposent à Minsk (2-0) puis à Zenica (1-0). Une victoire face au Luxembourg assurerait à la Bosnie-Herzégovine au minimum une place en barrages ainsi qu'un match décisif pour la première place en France. Mission accomplie, avec en prime un carton (5-0) face au petit poucet du groupe.

Si la sélection de Bosnie-Herzégovine traverse actuellement la période la plus faste de son histoire, c'est parce qu'elle n'a jamais compté autant de joueurs de talent, même si à une certaine époque des joueurs bosniens ont réussi à percer dans de grands clubs comme Sergej Barbarez, Elvir Bolić ou Hasan Salihamidžić.
Dans les buts,
Kenan Hasagić (31 ans) est le titulaire. Il évolue pour le club turc d'Istanbul BB. Sa doublure Asmir Begović (24 ans) est un binational qui a longtemps évolué dans les équipes de jeunes avec le Canada. Mais il a préféré choisir son pays d'origine. Il a longtemps été sur le banc de Portsmouth avant d'éclore sous le maillot de Stoke City où il est aujourd'hui titulaire. Asmir Avdukić (31 ans) n'est qu'un troisième choix. C'est l'un des rares joueurs à évoluer au pays, au sein du Borac Banja Luka.
La défense est en général le point faible de cette équipe. Le joueur le plus connu de la ligne arrière bosnienne est son capitaine
Emir Spahić. Le rugueux défenseur central gaucher de 31 ans est bien connu en France puisqu'il a porté deux saisons durant le maillot de Montpellier après un passage en Russie au Chinnik Iaroslavl, au Torpedo Moscou puis au Lokomotiv Moscou. Après une première saison convaincante dans le sud de la France, il se distingue par ses nombreux coups de sang lors de la saison 2010/2011, totalisant au total 17 matchs de suspension. Ce qui a convaincu les dirigeants montpelliérains de se séparer de lui. Spahić évolue depuis cet été au FC Séville. Sur le côté gauche de la défense, Saša Papac (31 ans) a fait son retour près de quatre ans après la fin de sa carrière internationale pour pallier le manque de joueurs à ce poste. Après avoir passé plusieurs années en Autriche, Papac a rejoint en 2006 les Glasgow Rangers avec lesquels il a atteint la finale de la Coupe de l'UEFA en 2008. Joueur du SC Fribourg, en Allemagne, Mensur Mujdža évolue généralement sur le côté droit de la défense. Ce natif de Zagreb a opté pour la Bosnie-Herzégovine plutôt que pour la Croatie avec laquelle il a pourtant évolué chez les espoirs. Boris Pandža (24 ans, FC Malines) et Adnan Mravac (29 ans, SV Mattersburg (Autriche)) complètent le secteur défensif.
Beaucoup de joueurs de qualité évoluent dans un milieu de terrain très technique.
Elvir Rahimić évolue devant sa défense. Doyen de la sélection, ce milieu défensif de 35 ans parfois rugueux joue en Russie depuis 12 ans, portant les couleurs de l'Anji Makhatchkala (jusqu'en 2001) puis du CSKA Moscou avec lequel il a garni son palmarès, remportant entre autres la Coupe de l'UEFA en 2005. Il n'est devenu international que sur le tard, en 2007, à 31 ans. Il est accompagné généralement de joueurs plus créatifs, comme Senijad Ibričić (26 ans, Lokomotiv Moscou), Haris Medunjanin (26 ans, Maccabi Tel Aviv) ou l'ancien lyonnais Miralem Pjanić. Ce joueur de seulement 21 ans a quitté très tôt son pays d'origine pour fuir au Luxembourg, avec lequel il a évolué chez les jeunes avant de finalement opter pour la Bosnie-Herzégovine. Formé au FC Metz, il s'y est révélé à seulement 17 ans avant de rejoindre l'OL dès la saison suivante. Il deviendra indiscutable lors de la saison 2009/2010, inscrivant notamment le but de l'égalisation sur le terrain du Real Madrid en Ligue des Champions. Mais la suite a été moins rose pour ce milieu relayeur ou meneur de jeu qui a fini par quitter Lyon l'été dernier, direction l'Italie et l'AS Rome. Zvjezdan Misimović est quant à lui une véritable idole au pays. Ce natif de Munich a explosé sous les couleurs de Wolfsburg, réalisant notamment une saison 2008/2009 exceptionnelle lors de la saison du sacre pour les Loups. Mais il décline depuis, réalisant de mauvais choix de carrière. Remplaçant à Galatasaray, il ne sera resté que six mois en Turquie avant de rejoindre en janvier 2011 le Dynamo Moscou avec lequel il n'est que rarement titulaire. À 29 ans, le meneur de jeu de la sélection bosnienne conserve néanmoins la confiance de son sélectionneur. Recordman de sélections (62 capes), il est capable de débloquer une rencontre grâce à sa qualité de passe ou sur coups de pieds arrêtés. Senad Lulić (25 ans, Lazio Rome), Darko Maletić (30 ans, FK Aktobe (Kazakhstan)), Semir Štilić (24 ans, Lech Poznan) ainsi que le tout jeune Adnan Zahirović (21 ans, Spartak Naltchik (Russie)) devraient a priori jouer un rôle secondaire. À noter que Sejad Salihović (27 ans, Hoffenheim) est absent pour cause de blessure.
L'attaque recèle de grands talents, à commencer par
Edin Džeko. Ce géant (1,93 m) s'est révélé en République Tchèque, au sein du FK Teplice. Il explosera à Wolfsburg, inscrivant 26 buts lors de l'année du titre en 2008/2009, puis 22 l'année suivante, ce qui lui vaudra de terminer meilleur buteur de la Bundesliga. Après un début de saison 2010/2011 excellent (10 buts), il a rejoint Manchester City pour 35 millions d'euros où il explose les compteurs cette saison après des débuts difficiles (6 buts en 6 matchs). Džeko a fait ses débuts en sélection en 2007 face à la Turquie, dans un match au cours duquel il a inscrit son premier but. Il a fait parler la poudre lors des éliminatoires du Mondial 2010 en inscrivant 9 buts. Cet attaquant talentueux aux qualités multiples tourne à plus d'un but tous les deux matchs avec son équipe nationale. Son coéquipier sur le front de l'attaque est Vedad Ibišević. Cet athlétique (1,88 m) attaquant de 27 ans est bien connu en France puisqu'il a porté les couleurs du PSG entre 2004 et 2005 sans réellement briller, au point de passer deux saisons sans relief à Dijon. Il partit alors tenter sa chance en Allemagne, à Aix-La-Chapelle puis à Hoffenheim où il se révéla lors de la saison 2008/2009. Auteur de 18 buts en 17 matchs lors de la phase aller, il s'est blessé par la suite et n'a depuis plus retrouvé ce niveau même s'il reste un buteur redoutable. Zlatan Muslimović (31 ans, sans club) et Ermin Zec (23 ans, Gençlerbirliği (Turquie)) devraient se contenter du rôle de doublures.

La France et la Bosnie-Herzégovine se sont affrontées à trois reprises dans leur histoire. Le premier match entre les deux équipes à eu lieu le 18 août 2004, à Rennes. Il s'agissait du premier match de l'ère Domenech, qui s'est conclu sur un score de un but partout. Les deux équipes se sont retrouvées près de deux ans plus tard, le 16 août 2006, à Sarajevo. Sur la lancée de sa Coupe du Monde 2006, une équipe de France en confiance s'est imposée 2-1. Enfin, à l'occasion du match aller, le 7 septembre 2010, la France l'a emporté 2-0 à Sarajevo pour la première victoire de l'ère Laurent Blanc.
Le bilan est favorable à la France : 2 victoires pour 1 nul, 5 buts marqués pour 2 encaissés.

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S
<br /> <br /> Voila qui est fait, la qualification assuré... une bonne nouvelle même si la pression était tout de même très grande, et le spectacle pas forcément au rendez-vous mais on s'en contentera...<br /> <br /> <br /> <br />
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