Euro 2012 - Quarts de finale
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On est désormais entré dans la phase à élimination directe dans cet Euro 2012. Avant les rencontres du dernier carré, retour sur les quarts de finale.
(photos : uefa.com)
La tête plongeante victorieuse de Cristiano Ronaldo. Le Portugal s'impose face à la République Tchèque (1-0)
Le Portugal était le premier favori en lice, à Varsovie, et il était opposé à l'un des invités surprise de ces quarts de finale, la République Tchèque, qui a fini en tête du groupe A.
Le scénario du match semble connu à l'avance : les Portugais allaient attaquer et les Tchèques résister en tenant de jouer les contres à fond. Mais ils devront se passer pour cette rencontre de leur meneur de jeu et capitaine Tomáš Rosický, blessé comme trop souvent depuis quelques années, et remplacé par le jeune Vladimír Darida. Le Portugal aligne de son côté son équipe habituelle, la même que depuis le début de la compétition.
C'est la République Tchèque qui mène le jeu d'entrée, privant les Portugais de ballons sans pour autant les mettre en danger. Cette domination se traduit uniquement par quelques incursions aux abords de la surface portugaise qui donneront lieu, au mieux, à des corners. Après cette période difficile, traduite par deux avertissements quasiment consécutifs pour Nani et Miguel Veloso autour de la demi-heure de jeu, le Portugal prend les choses en main à l'image de Cristiano Ronaldo. La star du Real Madrid, auteur d'un doublé contre les Pays-Bas, s'offre trois balles de but en fin de première période avec un retourné acrobatique qui ratait le cadre (33'), un coup franc lointain qui passait à côté (35') et surtout avec un enchainement contrôle puis frappe, dans les arrêts de jeu de la première mi-temps, qui terminait sa course sur le montant de Petr Čech. Entre temps, l'avant-centre titulaire du Portugal, Hélder Postiga, avait du céder sa place à Hugo Almeida en raison d'une blessure. À la mi-temps, le score est nul et vierge. Après une domination dans la possession de balle en début de partie, la République Tchèque a reculé face aux assauts de Portugais de plus en plus présents.
Le Portugal confirme ses intentions en seconde période et les alertes se multiplient devant la cage de Petr Čech. Hugo Almeida s'illustre le premier à la 46ème minute avec une tête qui passe au dessus. Trois minutes plus tard, Cristiano Ronaldo obtient un coup franc qu'il se charge de frapper. Le ballon finit sa course dans le mur mais il est dévié par une main. Deuxième chance, de plus près, pour le capitaine portugais dont la frappe allait cette fois heurter le poteau. Peu avant l'heure de jeu, les Portugais pensent avoir marqué mais le but de Hugo Almeida était logiquement refusé pour une position de hors jeu. La pression reste très présente sur le but tchèque et Čech doit s'employer pour détourner une frappe de João Moutinho qui semblait filer sous la barre (64'). Il fallait attendre la 79ème minute pour que le Portugal concrétise enfin sa domination : Cristiano Ronaldo est à la réception d'un centre de João Moutinho d'une tête plongeante et il ne laisse cette fois aucune chance à Čech. Ouverture du score logique pour le Portugal et troisième but pour Cristiano Ronaldo dans cet Euro. La République Tchèque doit réagir mais elle continue de prendre l'eau, et elle doit encore compter sur son gardien pour détourner une bonne frappe de João Pereira (82'). Elle parvient néanmoins à obtenir un corner en toute fin de match sur lequel Čech monte mais celui-ci ne donne rien. Pire, il aboutit à un contre portugais (alors que les buts étaient vides !) finalement mal négocié. Très logiquement, le Portugal s'impose 1-0 et prend sa revanche sur les Tchèques qui l'avait éliminé à ce même stade de la compétition, sur ce même score, il y a seize ans.
Ce sera la quatrième demi-finale d'un Euro pour le Portugal qui avait déjà atteint ce stade de la compétition en 1984, 2000 et 2004. Après un premier tour bien géré dans un groupe difficile, les Portugais ont fait le travail face à un adversaire à leur portée. La République Tchèque, bien que largement dominée, quitte cet Euro la tête haute et elle aura vu certains de ses joueurs se révéler aux yeux de l'Europe, à l'image de Jiráček, Gebre Selassie et Pilař. Les deux derniers cités viennent d'ailleurs de rejoindre le championnat allemand.
République Tchèque 0-1 (mi-temps : 0-0) Portugal
But : C. Ronaldo (79')
Avertissements : République Tchèque : Limberský (90') ; Portugal : Nani (26'), Miguel Veloso (27')
République Tchèque : (1) Petr Čech(c)/(2) Theodor Gebre Selassie – (6) Tomáš Sivok – (3) Michal Kadlec – (8) David Limberský/(17) Tomáš Hübschman (86' (20) Tomáš Pekhart) – (13) Jaroslav Plašil/(19) Petr Jiráček – (22) Vladimír Darida (61' (9) Jan Rezek) – (14) Václav Pilař/(15) Milan Baroš
Sélectionneur : Michal Bílek
Portugal : (12) Rui Patrício/(21) João Pereira – (3) Pepe – (2) Bruno Alves – (5) Fábio Coentrão/(16) Raul Meireles (88' (14) Rolando) – (4) Miguel Veloso – (8) João Moutinho/(17) Nani (84' (6) Custódio) – (23) Hélder Postiga (40' (9) Hugo Almeida) – (7) Cristiano Ronaldo(c)
Sélectionneur : Paulo Bento
Homme du match : Cristiano Ronaldo (Portugal) (2ème citation)
La joie des joueurs allemands, faciles vainqueurs de la Grèce (4-2)
On annonçait une balade de santé pour l'Allemagne, qui s'était qualifiée sans trembler dans un groupe pourtant très difficile, à Gdansk face à la Grèce, une équipe qui a passé assez miraculeusement le premier tour. Le contexte du match était assez particulier en raison des tensions entre les deux pays dans le domaine économique. Plongée dans une crise sans précédent, la Grèce tenait avec cette rencontre face au représentant du géant économique de l'Union Européenne l'occasion de prendre en quelque sorte sa revanche.
Mais la Grèce devait faire sans son capitaine Karagounis, injustement suspendu après avoir écopé lors du match face à la Russie d'un carton jaune pour une simulation alors que la faute était bien réelle. L'Allemagne disposait d'un groupe au complet mais elle choisissait de faire tourner en attaque. Les titulaires habituels Müller, Podolski et Gómez étaient ainsi remplacés par Reus, Schürrle et par l'emblématique Miroslav Klose. Excès de confiance ou stratégie ?
Même remaniée, l'Allemagne ne doute pas et attaque dès les premières minutes face à une équipe grecque qui n'allait de toute façon pas se livrer. Elle pense d'ailleurs ouvrir le score après seulement quatre minutes de jeu par Klose, à l'affut après une frappe de Khedira repoussée par Sifakis, mais le but était refusé pour une position de hors-jeu. L'Allemagne poursuit sa domination face à une Grèce agressive, à l'image de Samaras, mais sans se procurer d'occasion jusqu'à la 24ème minute et une frappe d'Özil, après un joli mouvement collectif, sur laquelle le gardien grec était impérial. Sifakis s'illustre de nouveau devant Khedira à la 36ème minute. La délivrance interviendra finalement pour les Allemands à la 39ème minute grâce à son capitaine Philipp Lahm, un défenseur. Parti depuis le côté gauche, celui-ci frappait en force du droit depuis l'extérieur de la surface et ouvrait la marque. Ce n'est pas la première fois que Lahm s'illustre en phase finale : sa position d'arrière gauche droitier lui offre souvent ce genre d'opportunités : c'est ainsi que le capitaine allemand avait marqué le premier but de la phase finale de la Coupe du Monde 2006, face au Costa Rica (victoire allemande 4-2) ainsi que le but qui donnait la victoire en toute fin de match à l'Allemagne face à la Turquie en demi-finale de l'Euro 2008 (3-2). Le score ne bougera pas jusqu'à la mi-temps, malgré une nouvelle occasion allemande dans les arrêts de jeu signée Schürrle, mais il aurait pu être bien plus lourd.
Forcée de réagir, la Grèce réalise deux changements à la pause, en faisant entrer notamment son buteur Theofanis Gekas, décalant ainsi l'avant-centre Salpingidis sur le côté droit de l'attaque. La deuxième mi-temps ressemble au départ à la première, avec donc une domination allemande stérile. Un manque d'efficacité payé cash à la 55ème minute : la Grèce part en contre sur le côté droit avec Salpingidis qui centrait pour Samaras qui devançait Boateng de manière peu orthodoxe (lol) pour pousser le ballon au fond des filets. Cette égalisation grecque, inattendue et inespérée, est une véritable sensation. Mais loin de se désunir, l'Allemagne repart à l'attaque de plus belle et reprend l'avantage à peine six minutes après l'égalisation grâce à Khedira, qui catapulte grâce à une reprise de volée le ballon au fond des filets grecs après un centre de Boateng. Ce but mine le moral des Grecs qui ne peuvent plus faire grand chose par la suite face à la déferlante allemande. Klose, de la tête à la réception d'un coup franc d'Özil (68'), puis Reus, à l'affut après un ballon relâché par Sifakis (74') inscrivent deux nouveaux buts qui mettent la Grèce définitivement hors jeu. Mais celle-ci parviendra tout de même à sauver l'honneur en toute fin de match en obtenant un penalty pour une faute de main de Boateng sur un centre de Fotakis. Déjà buteur lors du match d'ouverture face à la Pologne, Salpingidis prenait Neuer à contre-pied pour inscrire le second but grec de la soirée. Il s'agit du premier penalty transformé de cette compétition : un seul avait été obtenu auparavant... par la Grèce, face à la Pologne, mais il avait été raté par Karagounis. Score final : 4-2 pour l'Allemagne, une victoire largement méritée qui aurait pu être plus nette. Mais la Grèce repart de Pologne avec les honneurs.
L'Allemagne se qualifie comme en 2008 pour les demi-finales. Pour une deuxième finale consécutive ? Les changements effectués par Joachim Löw dans ce match auront été payants et cela ne peut être que bénéfique pour la suite : les « remplaçants » ont pu avoir du temps de jeu et se sont imposés comme des recours intéressants tandis que les titulaires ont pu avoir un repos bien précieux dans une phase finale où tout s'enchaine toujours très vite. La Grèce aura réalisé un parcours honorable, assez inattendu. Après la victoire de 2004, cette élimination en quarts de finale constitue la deuxième meilleure performance de son histoire.
Allemagne 4-2 (1-0) Grèce
Buts : Allemagne : Lahm (39'), Khedira (61'), Klose (68'), Reus (74') ; Grèce : Samaras (55'), Salpingidis (89' sp)
Avertissements : Grèce : Samaras (14'), Papastathopoulos (75')
Allemagne : (1) Manuel Neuer/(20) Jérôme Boateng – (5) Mats Hummels – (14) Holger Badstuber – (16) Philipp Lahm(c)/(6) Sami Khedira – (7) Bastian Schweinsteiger/(21) Marco Reus (80' (19) Mario Götze) – (8) Mesut Özil – (9) André Schürrle (67' (13) Thomas Müller)/(11) Miroslav Klose (80' (23) Mario Gómez)
Sélectionneur : Joachim Löw
Grèce : (13) Michalis Sifakis/(15) Vasilis Torosidis – (19) Sokratis Papastathopoulos – (5) Kyriakos Papadopoulos – (3) Giorgos Tzavellas (46' (16) Giorgos Fotakis)/(6) Grigoris Makos (72' (9) Nikos Liberopoulos) – (2) Giannis Maniatis/(18) Sotiris Ninis (46' (17) Theofanis Gekas) – (21) Kostas Katsouranis(c) – (7) Giorgos Samaras/(14) Dimitris Salpingidis
Sélectionneur : Fernando Santos
Homme du match : Mesut Özil (Allemagne) (2ème citation)
Xabi Alonso inscrit son deuxième but de la soirée sur penalty. C'est fini pour la France, battue 2-0 par l'Espagne
Après sa défaite face à la Suède lors du dernier match de poule (0-2), la France devait affronter l'Espagne en quarts de finale, à Donetsk. Une mission très difficile mais pas impossible. Car si l'Espagne s'était qualifiée relativement facilement pour ces quarts de finale, elle a montré quelques signes de faiblesse notamment face à la Croatie.
Laurent Blanc avait affirmé avant la rencontre craindre l'Espagne et cela s'est vérifié dans sa composition d'équipe puisque à la surprise générale c'est Mathieu Debuchy, habituel latéral droit, qui accompagnait Benzema et Ribéry sur le front de l'attaque. En défense, Koscielny était titulaire en raison de la suspension de Mexès tout comme Réveillère, qui profitait des réajustements tactiques. Et au milieu, M'Vila était associé à Cabaye et Malouda. Une orientation plutôt défensive donc. Du côté espagnol, on avait pris parti pour la possession de balle puisque Fàbregas était préféré à Torres en pointe.
Dans cette configuration défensive, la France laisse le ballon aux Espagnols en espérant jaillir en contre. Mais la possession espagnole s'avère stérile dans ce début de match bien en place. Le tenant du titre ouvrira toutefois le score à la 19ème minute : Jordi Alba devance Debuchy et centrait pour Xabi Alonso libre de tout marquage et qui pouvait tranquillement battre Lloris de la tête. Le plan de Laurent Blanc a échoué puisque c'est du côté droit, pourtant renforcé, qu'est venu le but. Malouda est également coupable puisqu'il ne suit pas Xabi Alonso qui partait à toute vitesse vers la surface de réparation. Ce but a au moins le mérite de réveiller une équipe de France qui parvient à se procurer deux coup francs intéressants. Le premier à la 26ème minute est frappé directement par Benzema qui envoyait son ballon dans les tribunes. C'est Cabaye qui prend sa chance six minutes plus tard : cette fois la tentative est cadrée et se dirige vers la lucarne de Casillas qui parvient à repousser en corner. À la mi-temps, l'Espagne mène 1-0.
La deuxième mi-temps s'avère être assez ennuyeuse, au final. L'Espagne garde le ballon sans mettre vraiment l'équipe de France en danger, sauf autour de l'heure de jeu quand Lloris enlève un ballon chaud des pieds de Fàbregas. L'équipe de France tente de jouer les coups à fond et presse plutôt bien mais sans inquiéter non plus Casillas, qui n'aura à s'employer que sur un centre en retrait dangereux de Ribéry (71'). L'Espagne se dirige vers une victoire tranquille et elle obtient en toute fin de match un penalty pour une faute discutable de Réveillère sur Pedro, entré en jeu peu auparavant. Xabi Alonso le transforme et s'offre un doublé pour sa centième sélection. Et l'Espagne s'impose au final, logiquement, 2-0.
Ce match ne restera pas dans les annales, et ce bien qu'il s'agisse de la première victoire de l'Espagne sur la France en compétition. Sans trembler mais sans se montrer réellement souverain, le tenant du titre poursuit l'aventure mais il a affiché des lacunes inhabituelles. On a ainsi vu les Espagnols perdre notamment des ballons au milieu du terrain voire dans son camp, ce qui est assez rare. La France aura laissé passer sa chance. La faute sans doute à une tactique trop frileuse de la part de son sélectionneur, beaucoup trop respectueux d'une équipe espagnole qui aura pourtant montré, sur ce match et sur le précédent, qu'elle n'était pas intouchable. Quant aux problèmes extra-sportifs... ce n'est pas l'objet de cet article, mais je pourrais y revenir plus tard.
Espagne 2-0 (1-0) France
Buts : Xabi Alonso (19', 90'+1' sp)
Avertissements : Espagne : S. Ramos (31') ; France : Cabaye (42'), Ménez (76')
Espagne : (1) Iker Casillas(c)/(17) Álvaro Arbeloa – (3) Gerard Piqué – (15) Sergio Ramos – (18) Jordi Alba/(8) Xavi – (16) Sergio Busquets – (14) Xabi Alonso/(21) David Silva (65' (7) Pedro Rodríguez) – (10) Francesc Fàbregas (67' (9) Fernando Torres) – (6) Andrés Iniesta (84' (20) Santi Cazorla)
Sélectionneur : Vicente del Bosque
France : (1) Hugo Lloris(c)/(13) Anthony Réveillère – (4) Adil Rami – (21) Laurent Koscielny – (22) Gaël Clichy/(6) Yohan Cabaye – (17) Yann M'Vila (79' (9) Olivier Giroud) – (15) Florent Malouda (65' (11) Samir Nasri)/(2) Mathieu Debuchy (64' (14) Jérémy Ménez) – (10) Karim Benzema – (7) Franck Ribéry
Sélectionneur : Laurent Blanc
Homme du match : Xabi Alonso (Espagne)
Le gardien anglais Joe Hart tente de déconcentrer Andrea Pirlo lors de la séance de tirs au but du match Angleterre - Italie. Mais le maestro italien, auteur d'un match énorme, transformera son penalty de belle manière. Après un match nul à l'issue des prolongations (0-0), l'Italie s'impose aux tirs au but (4-2)
À Kiev, le dernier quart de finale opposait deux équipes assez similaires. Deux équipes que l'on annonçait très affaiblies avant le début du tournoi mais qui ont su passer le premier tour. Il s'agissait de l'Angleterre et de l'Italie.
Les Anglais alignaient la même équipe que celle qui a battu l'Ukraine (1-0) tandis que l'Italie confirmait son 4-4-2 qui lui avait permis de venir à bout de l'Irlande mais avec deux changements : Montolivo remplaçait Motta au poste de meneur de jeu tandis que Balotelli retrouvait une place de titulaire au détriment de Di Natale.
Le match démarre tambour battant et ce sont les Italiens qui affirment les premiers leurs ambitions. On joue depuis trois minutes quand De Rossi, de 35 mètres, envoie une frappe lourde sur le poteau de Hart. Deux minutes plus tard, l'Angleterre répond par Johnson dont la frappe est captée par Buffon. Deux occasions très nettes en cinq minutes : le match est bel et bien lancé. L'Italie monte petit à petit en puissance, à l'image de son maestro Andrea Pirlo, et se crée une belle occasion à la 26ème minute : Balotelli est lancé à la limite du hors-jeu par Pirlo mais il tergiverse et se fait rattraper par Terry alors qu'il se présentait seul face à Hart. Cassano tente également sa chance mais Hart est impérial (38'). Trois minutes plus tard, Pirlo sert Cassano qui remet de la tête en direction de Balotelli mais l'attaquant italien est de nouveau devancé par Terry. 0-0 à la pause : après un bon départ, l'Angleterre doit subir les offensives italiennes.
Les occasions italiennes se multiplient après la reprise. De Rossi (49'), puis Balotelli (52', devancé par Terry et 60' sur un retourné qui passe au dessus) se mettent notamment en valeur, sans parvenir à trouver la faille. L'Italie continue de dominer en deuxième période, sans succès. L'Angleterre se crée bien quelques occasions, à l'image d'un retourné de Rooney au dessus dans les arrêts de jeu, mais est largement dominée. Et elle peut s'estimer chanceuse d'arriver à 0-0 à la fin du temps réglementaire. C'est d'ailleurs le premier match nul et vierge (à l'issue du temps réglementaire) dans cet Euro.
La domination est toujours italienne à l'entame de la prolongation et celle-ci manque d'un rien d'être payante à la 101ème minute, sur une frappe enroulée (ou un centre) du rentrant Diamanti qui terminait sa course sur le poteau de Hart. La deuxième mi-temps de la prolongation est du même acabit. L'Italie pense enfin trouver la faille à la 115ème minute mais Nocerino est signalé hors-jeu, à juste titre. Et le match se termine sur un score de 0-0 : ce sont donc les tirs aux but qui vont décider du vainqueur.
Balotelli est le premier à s'élancer, peu après que le commentateur de M6 Denis Balbir ait annoncé que ce dernier n'allait pas tirer dans cette séance. Bien vu ! L'attaquant de Manchester City, malheureux durant toute la rencontre, bat son coéquipier en club Joe Hart et ouvre le score. Steven Gerrard égalise ensuite pour l'Angleterre. Montolivo est le deuxième tireur italien. Il a l'occasion de donner l'avantage à son équipe mais il rate sa tentative qui passe à côté. Dans la foulée, Rooney donne l'avantage à l'Angleterre. Vient ensuite le tour de Pirlo : impérial durant le temps réglementaire, le métronome italien ose et réussit une Panenka, pour permettre à son équipe d'égaliser. Ashley Young peut redonner l'avantage à l'Angleterre mais sa frappe trouve la barre transversale. Et Nocerino, juste derrière, redonne l'avantage à l'Italie. Ashley Cole a une balle d'égalisation mais son tir est arrêté par Buffon. Diamanti s'élance : il réussit sa tentative et l'Italie est en demi-finales !
Cette qualification est amplement méritée pour l'Italie qui aura montré un visage très séduisant face à une Angleterre laborieuse et solidaire mais qui n'aura pas démérité malgré tout.
Angleterre 0-0 a.p. (0-0 ; fin du temps réglementaire : 0-0, mi-temps des prolongations : 0-0), 2-4 t.a.b. Italie
Avertissements : Italie : Barzagli (82'), Maggio (93', suspendu au prochain match)
Tirs au but : Balotelli (réussi, 0-1), Gerrard (réussi, 1-1), Montolivo (manqué, 1-1), Rooney (réussi, 2-1), Pirlo (réussi, 2-2), Young (manqué, 2-2), Nocerino (réussi, 2-3), A. Cole (arrêté, 2-3), Diamanti (réussi, 2-4)
Angleterre : (1) Joe Hart/(2) Glen Johnson – (6) John Terry – (15) Joleon Lescott – (3) Ashley Cole/(16) James Milner (60' (7) Theo Walcott) – (4) Steven Gerrard(c) – (17) Scott Parker (94' (8) Jordan Henderson) – (11) Ashley Young/(10) Wayne Rooney/(22) Danny Welbeck (60' (9) Andy Carroll)
Sélectionneur : Roy Hogdson
Italie : (1) Gianluigi Buffon(c)/(7) Ignazio Abate (90'+1' (2) Christian Maggio) – (15) Andrea Barzagli – (19) Leonardo Bonucci – (6) Federico Balzaretti/(8) Claudio Marchisio – (21) Andrea Pirlo – (16) Daniele De Rossi (80' (23) Antonio Nocerino)/(18) Riccardo Montolivo/(9) Mario Balotelli – (10) Antonio Cassano (78' (22) Alessandro Diamanti)
Sélectionneur : Cesare Prandelli
Homme du match : Andrea Pirlo (Italie) (2ème citation)
Buteurs :
1. Mario Gómez (Allemagne) ; Mario Mandžukić (Croatie) ; Cristiano Ronaldo (Portugal) ; Alan Dzagoev (Russie) : 3 buts
5. Nicklas Bendtner, Michael Krohn-Dehli (Danemark) ; Xabi Alonso, Francesc Fàbregas, Fernando Torres (Espagne) ; Dimitris Salpingidis (Grèce) ; Petr Jiráček , Václav Pilař (République Tchèque) ; Zlatan Ibrahimović (Suède) ; Andriy Chevtchenko (Ukraine) : 2 buts
15. Lars Bender, Sami Khedira, Miroslav Klose, Philipp Lahm, Lukas Podolski, Marco Reus (Allemagne) ; Andy Carroll, Joleon Lescott, Wayne Ronney, Theo Walcott, Danny Welbeck (Angleterre) ; Nikica Jelavić (Croatie) ; Jesús Navas, David Silva (Espagne) ; Yohan Cabaye, Jérémy Ménez, Samir Nasri (France) ; Theofanis Gekas, Giorgos Karagounis, Giorgos Samaras (Grèce) ; Sean St Ledger (Irlande) ; Mario Balotelli, Antonio Cassano, Antonio Di Natale, Andrea Pirlo (Italie) ; Rafael van der Vaart, Robin van Persie (Pays-Bas) ; Jakub Błaszczykowski, Robert Lewandowski (Pologne) ; Hélder Postiga, Pepe, Silvestre Varela (Portugal) ; Roman Chirokov, Roman Pavlioutchenko (Russie) ; Sebastian Larsson, Olof Mellberg (Suède) : 1 but
A marqué contre son camp : Glen Johnson (Angleterre) pour la Suède
Neuf buts ont été marqué durant ces quarts de finale, ce qui porte le total de la compétition à 69. Soit une moyenne de 2,46 buts par match, légèrement inférieure à celle de l'édition 2008 (2,48). Il faudrait que huit buts soient marqués lors des trois derniers matchs pour égaler le nombre de buts de l'édition précédente. Angleterre – Italie a été la première rencontre du tournoi à se terminer sur un score nul et vierge mais a été l'un des meilleurs matchs de la compétition jusque là. Preuve que la qualité d'un match ne dépend pas forcément du nombre de buts inscrits.
C'est la fin de l'aventure pour la République Tchèque, la Grèce, la France et l'Angleterre. Quatre équipes éliminées assez logiquement par des adversaires supérieurs. Il ne reste plus d'équipes issues des groupes A et D, les groupes où les pays organisateurs étaient têtes de série. Ce qui prouve sans doute qu'attribuer d'office le statut de tête de série à un pays organisateur n'est pas forcément une bonne idée puisque mécaniquement ce système entraîne la formation de groupes plus faibles. C'est également fini pour le stade de Gdansk qui retrouvera les joies d'accueillir des matchs de football à la reprise du championnat polonais.
Quatre joueurs ont été élus à deux reprises « homme du match » : il s'agit de Cristiano Ronaldo, d'Andrés Iniesta, de Mesut Özil et d'Andrea Pirlo. Soit à peu de choses près les joueurs offensifs clés des quatre équipes encore en lice lors de ces demi-finales : le Portugal, l'Espagne, l'Allemagne et l'Italie. Présentation.
27 juin : 20h45 (Donetsk) : Portugal – Espagne
Il y aura forcément une équipe de la péninsule ibérique en finale. Tenante du titre, l'Espagne est favorite pour une qualification en finale qui la laisserait en course pour être la première équipe à remporter deux Euros consécutifs et à remporter trois trophées majeurs d'affilée. Mais elle devra se méfier d'un Portugal qui monte en puissance, à l'image de sa star et capitaine Cristiano Ronaldo. D'autant qu'elle n'est pas complètement en confiance. Et il n'est pas dit que les attaquants portugais exploiteront aussi mal les failles défensives espagnoles que leurs homologues français.
28 juin : 20h45 (Varsovie) : Allemagne – Italie
Cette rencontre opposera les deux équipes qui sont peut être les plus séduisantes depuis le début de cette compétition. Petit avantage à l'Allemagne qui bénéficiera d'une fraicheur physique certaine puisqu'elle a eu deux jours de récupération supplémentaire face à un adversaire qui aura en plus du disputer une prolongation. De plus, les Allemands ont profité de la rencontre face à la Grèce pour réaliser une revue d'effectif en attaque. Mais l'Italie reste l'Italie, une équipe qui n'est jamais aussi forte que lorsque tout le monde la donne battue. Son parcours dans cet Euro est directement inspiré de cette logique.
Deux remarques pour finir cet article :
- on pourrait avoir comme en 1988, 1996 et 2004 une finale entre deux équipes qui se sont déjà affrontées lors du premier tour en cas d'affiche Allemagne – Portugal (1-0, le 9 juin) ou Espagne – Italie (1-1, le 10 juin).
- trois de ces quatre équipes étaient présentes en demi-finales lors de la Coupe du Monde 2006, l'Espagne remplaçant ici la France. Et il y avait eu cette année là un duel Allemagne – Italie, remporté par les Transalpins (2-0 a.p.) sur la route de leur quatrième sacre mondial.