Présentation des États-Unis, prochain adversaire de l'équipe de France
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Clint Dempsey face à l'Espagne lors de la Coupe des Confédérations 2009. En l'absence de Donovan, le joueur de Fulham sera le principal atout offensif américain face aux Bleus
(source : http://footballersgoal.blogspot.com)
Les éliminatoires de l'Euro 2012 sont désormais terminés et l'équipe de France peut entièrement se consacrer à la préparation du tournoi à venir qui se déroulera en Pologne et en Ukraine. Son prochain adversaire sera les États-Unis, une équipe que la France n'a que rarement rencontré au cours de son histoire. Présentation.
La présentation du pays ? Pour une fois, on s'en passera et tout le monde comprendra pourquoi.
Les États-Unis sont une grande nation sportive mais le foot a eu du mal à s'y implanter. Chez les hommes du moins, car les filles disposent d'un palmarès impressionnant : deux Coupes du Monde (1991 et 1999) et trois titres olympiques (1996, 2004 et 2008).
Les Stars and Stripes (étoiles et bandes, en référence au drapeau) sont pourtant de la première Coupe du Monde, en Uruguay en 1930. Ils remportent leurs deux matchs de poule face à la Belgique (3-0) et au Paraguay (3-0) avant de se faire étriller (1-6) par l'Argentine en demi-finales. Leur meilleure performance en Coupe du Monde jusque là.
Quatre ans plus tard, les Américains sont du voyage en Italie pour le premier Mondial organisé sur le sol européen. Ils sortent dès le premier tour (sous forme d'un match à élimination directe), écrasés par l'organisateur et futur vainqueur (1-7).
Les États-Unis disputent ensuite la Coupe du Monde de l'après-guerre, au Brésil en 1950. Battus en ouverture par l'Espagne (1-3), ils créent ensuite une énorme surprise en battant l'Angleterre (1-0). Une anecdote à ce sujet raconte que les Anglais pensaient avoir vu une erreur dans la retranscription du score, croyant que leur équipe s'était imposée 10-0 ou 10-1. Le buteur et héros de ce match, Joe Gaetjens, a connu un destin tragique. D'origine haïtienne, il a été arrêté dans son pays d'origine en 1964 par les Tontons Macoutes, la milice paramilitaire qui sévissait en Haïti durant la dictature de la famille Duvalier avant d'être probablement tué. Un exploit inutile puisque laminée ensuite par le Chili (2-5), la sélection américaine ne passe pas le premier tour.
C'est alors le début d'une longue traversée du désert pour le football aux États-Unis. Et ce en dépit des efforts effectués pour développer ce sport dans le pays. Le premier championnat de football aux États-Unis, la NASL (North American Soccer League) est crée en 1968. Les clubs appartiennent à de riches propriétaires qui n'hésitent pas à faire venir les grandes stars de l'époque (Pelé, Franz Beckenbauer et Johann Cruyff notamment). Mais exsangue financièrement, elle cessera ses activités en 1984.
Six ans plus tard, les États-Unis font leur retour en Coupe du Monde, en Italie. Pour perdre leurs trois matchs du premier tour, face à la Tchécoslovaquie (1-5), à l'Italie (0-1) et à l'Autriche (1-2). Qu'importe, la machine semble enfin lancée. D'autant plus que les Américains ont obtenu à la surprise générale l'organisation du Mondial 1994.
En 1993, un nouveau championnat est crée : la MLS (Major League Soccer), qui veut éviter les excès qui ont conduit à la chute de la NASL.
Et un an plus tard, les États-Unis accueillent leur premier Mondial. Les organisateurs démarrent par un nul face à la Suisse (1-1) avant de battre la Colombie (2-1) à la surprise générale grâce notamment à un but contre son camp d'Andrés Escobar qui lui vaudra d'être assassiné à son retour au pays. En dépit d'une défaite contre la Roumanie (0-1) lors du dernier match de poule, les États-Unis se qualifient pour les huitièmes de finale car figurant parmi les meilleurs troisièmes. L'aventure s'arrêtera au tour suivant face au Brésil, futur vainqueur (0-1) malgré une prestation honorable. Un parcours réussi à l'image d'une compétition qui restera l'une des meilleures de l'histoire.
Enfin sur une bonne dynamique, les États-Unis enchainent avec une troisième participation consécutive lors de la Coupe du Monde 1998 en France. Un Mondial qui vire au fiasco avec trois défaites en autant de matchs pour les Stars and Stripes, pire équipe de la compétition, qui s'inclinent face à l'Allemagne (0-2) puis face à l'Iran dans un match chargé de symboles (1-2) et enfin face à la Yougoslavie (0-1).
Les États-Unis ne sont donc pas en confiance avant d'aborder la Coupe du Monde 2002 en Corée du Sud et au Japon. Mais dans une compétition où les surprises sont au rendez-vous, les Américains créent une première sensation en battant le Portugal (3-2) avant de concéder un nul face à la Corée du Sud (1-1). Battus (1-3) par une Pologne déjà éliminée, la sélection américaine se qualifie néanmoins pour les huitièmes de finale grâce à la victoire de la Corée du Sud sur le Portugal (1-0). En huitièmes de finale, les USA battent leur voisin et rival mexicain (2-0) et se qualifient pour les quarts de finale. Face à l'Allemagne, la marche est trop haute pour les États-Unis qui s'inclinent (0-1) mais qui auraient pu faire mieux sans un Oliver Kahn en état de grâce et sans une erreur d'arbitrage puisqu'une main allemande en pleine surface n'a pas été signalée. Mais les États-Unis quittent l'Asie la tête haute après avoir réalisé leur meilleure performance depuis 1930.
Les Américains se qualifient également pour la Coupe du Monde 2006 en Allemagne en remportant pour la première fois le groupe éliminatoire final de la zone CONCACAF devant le Mexique. Mais cette Coupe du Monde démarre très mal pour les USA, écrasés par la République Tchèque (0-3). La qualification est déjà compromise au moment d'affronter l'Italie mais face au futur vainqueur de la compétition les Américains réalisent un très bon match et parviennent à décrocher le nul (1-1) dans une rencontre qui aura vu trois joueurs (un Italien et deux Américains) se faire expulser. Les espoirs de qualification sont néanmoins encore présents avant d'aborder le dernier match face au Ghana. Mais l'équipe africaine s'impose (2-1) et renvoie les Yanks à la maison. Une victoire aurait pourtant suffi car dans l'autre rencontre l'Italie s'était imposée face à la République Tchèque (2-0).
Beaucoup de choses changent à l'issue de ce Mondial raté. Le sélectionneur Bruce Arena, présent depuis 1998, quitte son poste et laisse provisoirement sa place à Bob Bradley. Et du reste, certains cadres vieillissants comme Brian McBride (34 ans), le capitaine Claudio Reyna (33 ans) ou encore Eddie Pope (32 ans) prennent leur retraite internationale.
Grâce à ses bons débuts en tant que sélectionneur, Bob Bradley est finalement confirmé à son poste. Il mène notamment la sélection américaine à la victoire lors de la Gold Cup 2007 (victoire 2-1 en finale face au Mexique). Quelques semaines plus tard, les États-Unis participent pour la première fois de leur histoire à la Copa América, en tant qu'invité. Mais ils quittent la compétiton dès le premier tour avec trois défaites en autant de matchs face à l'Argentine (1-4), au Paraguay (1-3) et à la Colombie (0-1). Il faut toutefois préciser que l'équipe envoyée était très remaniée.
La victoire obtenue lors de la Gold Cup 2007 permet aux États-Unis de participer à la Coupe des Confédérations 2009 qui se déroule en Afrique du Sud. Un tournoi qui démarre très mal pour les Américains, battus par l'Italie (1-3) alors qu'ils menaient au score bien que réduits à dix. Une lourde défaite (0-3) face au Brésil lors du match suivant, que les USA ont de nouveau terminé en infériorité numérique, les élimine quasiment. Seul un miracle peut leur permettre de passer en demi-finales et les billets du retour vers le Nouveau Monde sont déjà réservés au moment d'affronter l'Égypte. Mais contre toute attente, les États-Unis écrasent le champion d'Afrique (3-0) et se qualifient pour le dernier carré grâce à la défaite de l'Italie face au Brésil (0-3). En demi-finale, c'est le champion d'Europe espagnol qui se présente. Tout le monde s'attend à voir les Américains encaisser une sévère correction mais ceux-ci, bien qu'encore une fois réduits à dix en fin de match, s'imposent (2-0) grâce à une défense héroïque et une attaque efficace. Cette victoire met fin à une série de quinze victoire consécutives et de trente-cinq matchs consécutifs sans défaite pour la Roja. En finale, c'est le Brésil qui est au menu des États-Unis. Les Américains appliquent la même recette qu'en demi-finale et mènent 2-0 à la pause. Mais le Brésil, bien trop fort, inscrivit trois buts en deuxième mi-temps pour remporter le match et la compétition. Mais malgré cette déception finale, la Coupe des Confédérations 2009 reste une énorme satisfaction pour les États-Unis qui enchainent à peine quelques jours plus tard avec la Gold Cup, durant laquelle une équipe B est envoyée. Une équipe qui s'inclinera très lourdement en finale face au Mexique (0-5).
Les États-Unis parviennent ensuite à se qualifier pour la Coupe du Monde 2010 (sixième participation consécutive) en remportant de nouveau la poule finale. Mais à la fin des éliminatoires, ils perdent leur attaquant Charlie Davies, gravement blessé dans un accident de voiture. Versés dans un groupe à leur portée en compagnie de l'Angleterre, de l'Algérie et de la Slovénie, ils auront un rôle d'outsider à jouer. Opposés à l'Angleterre dès leur entrée dans la compétition, les Américains encaissent un but de Steven Gerrard au bout de seulement quatre minutes mais ils parviennent à égaliser avant la mi-temps grâce à Clint Dempsey et surtout grâce à une bourde monumentale du portier anglais Robert Green. Lors du match suivant, face à la Slovénie, les États-Unis sont menés 2-0 à la pause (buts de Birsa (13') et Ljubijankič (42') mais ils parviennent à réduire le score grâce à Donovan (48') et Bradley (82'). Les Américains auraient même du s'imposer, un but valable de Maurice Edu ayant été refusé par l'arbitre. La qualification est toujours jouable au moment du dernier match face à l'Algérie, une rencontre que les Américains dominent outrageusement sans trouver la faille. Finalement, un but de Landon Donovan dans les arrêts de jeu permettra aux États-Unis non seulement de s'imposer mais aussi de terminer en tête du groupe. Ce qui leur laisse une chance de qualification non négligeable au moment d'affronter le Ghana en huitièmes de finale. Déjà bourreaux des Américains en 2006, les Black Stars ouvrent le score au bout de cinq minutes de jeu seulement grâce à Kevin-Prince Boateng. Un penalty transformé par Landon Donovan permettra aux USA d'égaliser et d'obtenir une prolongation durant laquelle Asamoah Gyan se chargera d'éliminer les États-Unis. Les Américains ont réalisé un bon parcours dans cette compétition mais ils auraient pu aller plus loin.
En juin dernier, les États-Unis ont atteint la finale de la Gold Cup durant laquelle ils ont été battus par le Mexique (2-4) alors qu'ils menaient 2-0. Une défaite qui a couté son poste à Bob Bradley, devenu sélectionneur de l'Égypte, qui a cédé sa place à Jürgen Klinsmann, l'ancien sélectionneur allemand et ex-entraineur du Bayern Munich. L'ancien international allemand a réalisé des débuts contrastés à la tête des Stars and Stripes.
Même si la MLS a connu un développement sans précédent ces dernières années, au point d'attirer des vedettes comme David Beckham, Thierry Henry ou Robbie Keane, la plupart des joueurs américains évoluent aujourd’hui en Europe. Présentation de l'équipe qui affrontera la France.
Dans les buts, Tim Howard (32 ans) est l'incontestable numéro 1. Ancien gardien de Manchester United, il a contribué à envoyer Fabien Barthez sur le banc avant de se retrouver à son tour remplaçant pour cause de performances moyennes. Arrivé à Everton en 2006, il est devenu l'un des tous meilleurs gardiens de Premier League. Il a également été élu meilleur gardien de la Coupe des Confédérations 2009. Le jeune Bill Hamid (20 ans, DC United) sera sa doublure.
Capable de jouer aussi bien défenseur central qu'arrière gauche, le capitaine de cette sélection Carlos Bocanegra (32 ans) est bien connu en France puisqu'il a évolué à Rennes (2008-2010) ainsi qu'à Saint-Étienne (2010-2011). Il porte depuis le mois d'août dernier les couleurs des Glasgow Rangers. Le défenseur centrale d'origine nigériane Oguchi Onyewu (29 ans) est également connu en Europe. Passé brièvement par Metz, il a brillé de 2004 à 2009 sous les couleurs du Standard Liège avant de signer au Milan AC. Miné par les blessures et la concurrence, Onyewu ne jouera qu'un seul match sous les couleurs milanaises avant d'être prêté à Twente en début d'année 2011. Durant le dernier mercato estival, il a rejoint le Sporting Portugal. Moins connu, Clarence Goodson (29 ans) fait partie des nombreux joueurs américains à avoir tenté leur chance dans les pays nordiques. Après avoir porté les couleurs du club norvégien de l'IK Start, ce défenseur central évolue aujourd’hui au Danemark, à Brøndby. Steve Cherundolo (32 ans), d'origine argentine, est quant à lui incontournable en tant qu'arrière droit. Il est fidèle depuis 1999 au club allemand d'Hanovre dont il est devenu capitaine. Timothy Chandler (21 ans, FC Nuremberg, né en Allemagne), Alfredo Morales (21 ans, Hertha Berlin, lui aussi né en Allemagne) et Michael Orozco (25 ans, San Luis FC (Mexique)) sont moins connus.
Fils de l'ancien sélectionneur Bob Bradley, Michael Bradley (24 ans) évolue au poste de milieu axial. Il joue depuis cinq ans en Europe, à Heerenveen, à Möchengladbach et aujourd’hui au Chievo Vérone non sans avoir été prêté à Aston Villa durant les six premiers mois de 2011. Au poste de milieu défensif, Jermaine Jones est généralement titulaire. Ce trentenaire est natif de Francfort et a déjà joué pour l'Allemagne avant finalement d'opter pour les États-Unis. Depuis 2007, Jones porte les couleurs de Schalke 04. Sa doublure est Maurice Edu (25 ans) qui joue au Glasgow Rangers. Plus offensif, Clint Dempsey est l'un des meilleurs joueurs américains. Ce Texan de 28 ans joue à Fulham depuis 2006, l'année durant laquelle il s'est révélé pendant la Coupe du Monde. Dempsey a également brillé lors de la Coupe des Confédérations 2009, remportant le Ballon de Bronze derrière les Brésiliens Kaká et Luís Fabiano. Ancien international espoir allemand, né outre-Rhin, Fabian Johnson (24 ans) fêtera sa première sélection avec les Stars and Stripes s'il joue vendredi soir. Daniel Williams (22 ans) est également né en Allemagne mais lui a déjà joué pour les États-Unis. Kyle Beckerman (29 ans, Real Salt Lake), Robbie Rogers (24 ans, Colombus Crew) ainsi que le jeune espoir Brek Shea (21 ans, FC Dallas) évoluent au pays et sont moins connus. Ils ont parfois été utilisés avec l'équipe bis durant certains tournois.
L'attaquant le plus connu des États-Unis ne sera pas sur la pelouse du Stade de France. Attaquant polyvalent généralement aligné en soutien de l'avant-centre ou sur un côté, Landon Donovan (29 ans) est une véritable icône au pays, meilleur buteur de l'histoire de la sélection (46 buts) et deuxième joueur le plus sélectionné (138 sélections) à seulement 29 ans. Il a également disputé trois Coupes du Monde (2002, 2006 et 2010). Paradoxalement, il n'a jamais brillé en Europe (Leverkusen, Bayern Munich et Everton, seulement en prêt dans les deux derniers cas) mais il est l'un des meilleurs joueurs de l'histoire sous le maillot des Los Angeles Galaxy. Le poste d'avant-centre est le moins pourvu dans cette sélection et l'efficacité de Dempsey et Donovan a souvent masqué cette faiblesse offensive. Jozy Altidore (22 ans) est l'avant-centre titulaire de cette sélection. Ce jeune joueur, ancien des Red Bulls de New York, joue en Europe depuis 2008 sans s'être pour l'instant imposé nulle part, ni à Villarreal, ni à Xerez, ni à Hull City, ni à Bursaspor. Il tente d'enfin lancer sa carrière sur le Vieux Continent sous le maillot du club néerlandais de l'AZ Alkmaar. DaMarcus Beasley (29 ans) est assez connu en Europe. Cet ailier gauche s'est révélé durant la Coupe du Monde 2002 avant de briller durant trois ans (2004-2007) sous le maillot du PSV Eindhoven. Mais il s'est perdu depuis son départ des Pays-Bas puisque la suite de sa carrière a été plus chaotique, de Manchester City à Hanovre en passant par les Glasgow Rangers. Beasley a fait un choix de carrière étonnant en juin dernier en rejoignant le club mexicain de Puebla. Brillant sous le maillot des Los Angeles Galaxy durant plusieurs saisons, au point de participer à la Coupe du Monde 2010, Edson Buddle (30 ans) évolue depuis janvier 2011 en deuxième division allemande, à Ingolstadt.
Dans son histoire, la France n'a que rarement affronté les États-Unis. Le premier match entre les deux équipes a eu lieu le 2 mai 1979 à East Rutherford, dans la périphérie de New York, et a vu les Bleus s'imposer très largement (6-0). Quelques mois plus tard, le 10 octobre à Paris, la France a signé une nouvelle victoire (3-0). Le bilan est donc en faveur de la France : deux victoires en deux matchs, neuf buts marqués contre aucun encaissé.