Les Bleus 2010/2011 - Le bilan joueur par joueur

À quelques jours de la rentrée des Bleus face au Chili (à Montpellier, le 10 août prochain), je vous propose un petit bilan, joueur par joueur, de la saison 2010/2011 de l'équipe de France, la première de l'ère Laurent Blanc. Ne sont cités ici que les joueurs ayant eu du temps de jeu.

Résultats

Amicaux :
Norvège – France : 2-1(But : Hatem Ben Arfa)
Angleterre – France : 1-2(Karim Benzema, Mathieu Valbuena)
France – Brésil : 1-0(Karim Benzema)
France – Croatie : 0-0
Ukraine – France : 1-4(Kevin Gameiro, Marvin Martin (2), Younès Kaboul)
Pologne – France : 0-1(Tomasz Jodłowiec (csc))
Bilan :6 matchs joués, 4 victoires, 1 nul, 1 défaite, 9 buts marqués, 4 encaissés

Éliminatoires Euro 2012 :
France – Biélorussie : 0-1
Bosnie-Herzégovine – France : 0-2
(Karim Benzema, Florent Malouda)
France – Roumanie : 2-0(Loïc Rémy, Yoann Gourcuff)
France – Luxembourg : 2-0(Karim Benzema, Yoann Gourcuff)
Luxembourg – France : 0-2(Philippe Mexès, Yoann Gourcuff)
Biélorussie – France : 1-1(Florent Malouda)
Bilan :6 matchs joués, 4 victoires, 1 nul, 1 défaite, 9 buts marqués, 2 encaissés

Bilan total :
12 matchs joués, 8 victoires, 2 nuls, 2 défaites, 18 buts marqués, 6 encaissés


Gardiens

Indiscutable à son poste, Hugo Lloris n'a laissé que des miettes de temps de jeu à ses concurrents, qui n'ont pas réellement su en profiter.

Cédric Carrasso (1 match joué (1 fois titulaire, 0 fois remplaçant), 90 minutes jouées) :régulièrement présent dans le groupe depuis fin 2008, le portier des Girondins de Bordeaux a profité du turn-over institué par Laurent Blanc durant la tournée en Europe de l'Est pour faire ses grands débuts en sélection, à près de 30 ans, en Pologne. Durant cette rencontre, il a fait le travail et a su préserver sa cage inviolée. Son statut de numéro 3 ne devrait pas être remis en cause.

Hugo Lloris (9 (9, 0), 810) :malgré le changement de sélectionneur, le Lyonnais est resté le numéro 1 dans la hiérarchie des gardiens. Il n'a ainsi manqué que le match en Norvège (comme tous les joueurs présents au Mondial) ainsi que les déplacements en Ukraine et en Pologne (pour lesquels Laurent Blanc avait fait tourner), portant même le brassard de capitaine lors de la victoire en Angleterre en novembre. Lloris a été dans l'ensemble très satisfaisant et n'a commis que peu d'erreurs. Si l'on est pointilleux, on engagera peut-être sa responsabilité sur le but encaissé en Biélorussie.

Steve Mandanda (1 (1,0), 90) :l'ancien numéro 1 avait l'occasion de prouver que son capitanat à l'OM et son titre de meilleur gardien de Ligue 1 2010/2011 l'avaient fait murir. Mais c'est à croire qu'il est poursuivi par une malédiction en Bleu. Titulaire et capitaine en Ukraine, Mandanda a commis une erreur d'appréciation sur le tir qui a amené le but ukrainien, heureusement sans conséquence puisque les Bleus ont fini par s'imposer. Il ne semble pas prêt à bousculer la hiérarchie et restera, au mieux, gardien remplaçant.

Stéphane Ruffier (1 (1,0), 90) :présent dans le bus de Knysna, il est passé entre les gouttes puisqu'il ne figurait pas sur la liste initiale des joueurs retenus pour la Coupe du Monde 2010. Ce qui lui a valu une titularisation lors du match de rentrée en Norvège, pour lequel les mondialistes étaient suspendus. Mais Ruffier n'a pas su saisir sa chance (sa responsabilité semble engagée sur le premier but norvégien) et en conséquence, il n'a plus été reconvoqué après les retours de Lloris, Mandanda et Carrasso.


Défenseurs centraux

Laurent Blanc a eu pour volonté d'installer la paire Rami – Mexès qui a tenu la baraque durant les premiers matchs de la saison en affichant une véritable complémentarité. Mais entre blessures et suspensions, la hiérarchie pourrait être remise en cause.

Younès Kaboul (2 (2, 0), 117 ; 1 but/0 passe décisive) :le joueur de Tottenham avait été convoqué, sans jouer, face à l'Angleterre. Puis il a fait son retour dans la liste élargie pour les matchs du mois de juin, profitant notamment des blessures de Mexès et Koscielny. Titulaire en Ukraine, il a montré de belles choses et, cerise sur le gâteau, a inscrit son premier but en sélection en reprenant de la tête un corner de Marvin Martin. De nouveau aligné en Pologne, il a malheureusement du céder sa place, blessé, au bout de 27 minutes de jeu seulement.

Philippe Mexès (9 (9, 0), 765 ; 1/0) :Laurent Blanc a fait un geste fort envers cette ex-banni de l'ère Domenech en lui confiant le brassard lors du premier match en Norvège. Il lui a ensuite maintenu sa confiance et Mexès le lui a bien rendu, en montant en puissance au fil des matchs et ce en dépit d'un positionnement sur l'axe gauche de la défense qui ne lui sied guère. Le désormais ex-joueur de la Roma a notamment réalisé une prestation de tout premier ordre face au Brésil et a marqué son premier but en sélection au Luxembourg. Mais il a malheureusement été rattrapé par sa fragilité physique qui l'avait déjà obligé à sortir à la mi-temps du match face à l'Angleterre. Victime d'une rupture du ligament croisé du genou gauche en avril dernier, Philippe Mexès a du déclarer forfait pour les matchs du mois de juin et il ne reviendra a priori qu'en octobre. Un coup dur pour l'axe central des Bleus mais aussi pour le joueur qui devra redoubler d'efforts pour s'imposer au Milan AC, son nouveau club.

Adil Rami (11 (10, 1), 963) :parfois retenu mais jamais aligné sous Domenech, le nouveau joueur de Valence est rapidement devenu l'un des hommes de confiance de Laurent Blanc en défense centrale. Et pour cause, Rami est tout simplement le joueur le plus utilisé par le nouveau sélectionneur : il n'a manqué qu'un seul des douze matchs et a été titularisé à dix reprises. Comme Mexès, ses prestations se sont bonifiées avec le temps et il a pris confiance, au point notamment de tenter quelques montées rageuses lors du match amical face à la Croatie. Mais s'il est un bon défenseur, il n'est pas un leader et il a peiné en Biélorussie en l'absence de Mexès. Rami s'est notamment distingué par un tacle dangereux qui a amené le coup franc à l'origine du but biélorusse. Un tacle qui lui a en outre valu un avertissement qui le privera du déplacement en Albanie, début septembre. Ce qui obligera le sélectionneur à se passer de l'ensemble de son axe central titulaire.

Mamadou Sakho (4 (2, 2), 209) :devenu incontournable au PSG, le jeune gaucher s'est naturellement installé dans la sélection de Laurent Blanc en tant que troisième choix du sélectionneur, derrière l'incontournable duo Rami – Mexès. Il a profité des absences du dernier cité pour fêter ses premières sélections et s'il a été solide lors de la deuxième mi-temps en Angleterre, il a été beaucoup moins en vue en Biélorussie et en Ukraine, au point d'être remplacé en cours de match à Donetsk. Ce joueur a un potentiel incontestable mais il ne semble pas prêt à assumer une place de titulaire.


Latéraux

Sagna et Abidal semblent s'être installés mais sans pour autant être incontournables. La concurrence fait rage à ces postes.

Éric Abidal (5 (4, 1), 374 ; 0/0) :ce fut le moins sanctionné des cinq mutins de Knysna, et donc naturellement le premier à revenir en sélection. De retour pour le match de novembre face à l'Angleterre, il réalisé une bonne prestation qui lui a valu d'être reconduit face au Brésil. Alors qu'il s'imposait comme titulaire, il a malheureusement du se faire opérer d'une tumeur au foie en mars. Saison terminée, pensait-on alors, mais Abidal est parvenu à revenir à temps pour fêter notamment le triomphe de son club, le Barça, en finale de la Ligue des Champions, finale durant laquelle il était titulaire, portant même le brassard de capitaine au moment de la remise du trophée. Il a par la même occasion fait son retour en bleu à l'occasion des matchs de juin. Malheureux et buteur contre son camp en Biélorussie, il a évolué à une position très « domenechienne » de défenseur central durant les matchs suivants, réalisant de belles prestations et portant même le brassard de capitaine en deuxième mi-temps en Pologne. Un indice sur le futur choix de Laurent Blanc ?

Aly Cissokho (1 (1, 0), 90 ; 0/0) :sélectionné pour le match de rentrée face à la Norvège, le Lyonnais est peu à peu redescendu dans la hiérarchie des arrières gauches au retour des mondialistes, derrière Clichy, puis Trémoulinas (qui était pourtant son remplaçant lors du déplacement chez les Scandinaves), puis Abidal, puis Évra. Un retour en équipe de France semble pour lui, dans l'immédiat, très improbable.

Gaël Clichy (5 (5, 0), 360 ; 0/1) :avec l'absence en début de saison d'Abidal et d'Évra, celui qui était joueur d'Arsenal a été propulsé titulaire (par défaut ?) par Laurent Blanc. Clichy comptait saisir cette opportunité pour s'imposer comme le titulaire du poste mais il n'a pas su saisir sa chance. Il est fautif sur le but encaissé face à la Biélorussie et a ensuite continué d'être bien fébrile, même si on peut le créditer d'une passe décisive en Bosnie-Herzégovine. Le retour d'Abidal l'a envoyé sur le banc et celui d'Évra l'a sorti de la liste de Laurent Blanc. Il lui faudra espérer un forfait éventuel de l'un de ces deux joueurs pour revenir en sélection. Mais avant tout il devra s'imposer dans son nouveau club, à Manchester City.

Patrice Évra (3 (3, 0), 270 ; 0/0) :suspendu cinq matchs par la fédération pour sa participation à la grève de Knysna, l'ancien capitaine des Bleus a du attendre le forfait d'Abidal pour faire son retour en équipe de France à la fin mars. Le choix de Laurent Blanc de le rappeler à été très contesté, notamment par la ministre des Sports Chantal Jouanno (mais de quoi se mêle t-elle ?), ce qui a valu au joueur d'avoir une énorme pression sur les épaules. Cela s'est fait ressentir au Luxembourg, où il a été assez fébrile. Remplaçant lors du match suivant face à la Croatie, il est hué par le public du Stade de France dès qu'il apparaissait sur les écrans géants. Remplaçant en Biélorussie, au retour d'Éric Abidal, il a profité du turn-over institué par le sélectionneur pour être titulaire lors des matchs suivants, où il est apparu plus à l'aise. Il semble néanmoins partir derrière Abidal dans la hiérarchie des arrières gauches.

Rod Fanni (1 (1, 0), 90 ; 0/0) :on serait presque tenté de dire « cf. Aly Cissokho ». Le latéral droit rennais puis marseillais était titulaire en Norvège mais il n'est plus réapparu ensuite, Laurent Blanc préférant maintenir la hiérarchie de la Coupe du Monde à ce poste, à savoir Bacary Sagna puis Anthony Réveillère.

Anthony Réveillère (5 (4, 1), 273 ; 0/0) :il ne figurait pas dans la liste initiale de Laurent Blanc en septembre et octobre mais il a à chaque fois profité de blessures pour s'y intégrer. La blessure de Bacary Sagna en octobre lui a permis d'être titulaire face à la Roumanie et au Luxembourg. Ses bonnes prestations durant ces deux rencontres ne lui auront pas permis de bousculer la hiérarchie, Sagna redevenant le titulaire du poste à son retour. Réveillère n'est depuis réapparu sur les terrains uniquement lors de matchs durant lesquels le sélectionneur a fait tourner mais il semble assuré au moins de la place de numéro 2.

Bacary Sagna (7 (7, 0), 537 ; 0/1) :titulaire indiscutable au poste d'arrière droit sous Domenech depuis 2008 et la retraite internationale de Willy Sagnol, Bacary Sagna a été reconduit par Laurent Blanc. Auteur de prestations timides lors des matchs de septembre, il a vu Réveillère réaliser de bonnes prestations durant sa blessure en octobre. À croire que ça l'a piqué au vif puisqu'il est monté en puissance depuis, en étant notamment passeur décisif en Angleterre et à l'origine des buts inscrits en Biélorussie et en Pologne. Sagna est souvent considéré comme étant un titulaire par défaut qui profite du manque de concurrence à ce poste. Une affirmation avec laquelle je suis moyennement d'accord, à titre personnel. Alors certes, il n'est ni Daniel Alves, ni Maicon, ni Sergio Ramos ou ni Willy Sagnol, pour prendre un exemple français, mais c'est un arrière droit plus que correct pour une équipe de ce niveau. Comme en témoigne son titre de meilleure arrière droit du championnat d'Angleterre acquis cette année.


Milieux axiaux et défensifs

Il est difficile d'établir une hiérarchie à ce poste. Beaucoup de joueurs y ont été testés et les positions varient selon les systèmes utilisés.

Yohan Cabaye (4 (2,2), 142 ; 0/0) :attendu comme un créateur dans une équipe qui en manque cruellement, le Lillois a globalement déçu. Il a peu joué en début de saison, se contenant de quelques entrées en jeu, avant d'être titularisé en Ukraine et en Pologne. Deux matchs durant lesquels Cabaye a affiché un niveau de jeu très loin de celui qu'il nous propose avec Lille. Il a d'ailleurs été à chaque fois remplacé en cours de rencontre. Son transfert à Newcastle est un énorme risque étant donné qu'il risque de manquer de visibilité, sans coupe d'Europe à disputer notamment. À lui de prouver qu'il a le niveau pour devenir l'un des touts meilleurs milieux de terrain du championnat anglais.

Abou Diaby (7 (4, 3), 433 ; 0/0) :titulaire face à la Biélorussie en position de milieu axial, il a peiné. En revanche, aligné en meneur de jeu lors du match suivant en Bosnie-Herzégovine, il a rayonné, réalisant un énorme match. On l'a peu vu par la suite, handicapé par des blessures à répétition comme depuis le début de sa carrière. Joueur atypique doté d'une bonne technique et d'une bonne qualité de passe en dépit de son gabarit de milieu défensif, Abou Diaby serait surement un titulaire indiscutable chez les Bleus si son corps le laissait tranquille.

Alou Diarra (8 (7, 1), 608 ; 0/1) :à Bordeaux, Laurent Blanc en avait fait son récupérateur et son capitaine. Un schéma dont on pensait qu'il se reproduirait chez les Bleus. Mais il est à la surprise générale remplaçant face à la Biélorussie. Alou Diarra fait toutefois son retour face en Bosnie-Herzégovine, avec le brassard. Il conservera la confiance du sélectionneur par la suite, s'illustrant notamment en étant passeur décisif face à la Roumanie. Suspendu six matchs en novembre en Ligue 1 pour avoir bousculé un arbitre, Alou Diarra est remplaçant en Angleterre avant de décliner peu à peu, sans toutefois perdre la confiance de Laurent Blanc puisqu'il ne manque que deux matchs en 2011. Toujours avec le brassard de capitaine. Ce choix humain de la part du sélectionneur est très contesté tant le joueur n'aura pas été transcendant sur le terrain. Il a pourtant été capitaine chaque fois qu'il a été titularisé. Mais Laurent Blanc le considère t-il comme indispensable ? Et sera t-il le capitaine « définitif » ? La réponse à ces questions se trouve sans doute dans le début de saison que le joueur réalisera avec son nouveau club, l'OM.

Lassana Diarra (1 (0, 1), 45 ; 0/0) :ayant manqué le Mondial en raison d'une drépanocytose, le Madrilène, titulaire indiscutable sous Domenech, a été reconvoqué par Laurent Blanc pour le déplacement en Norvège. Entré en deuxième période, il s'est rendu coupable d'une erreur monumentale qui a entraîné le deuxième but des Norvégiens. Sélectionné lors des matchs de septembre et d'octobre, il disparaitra par la suite des sélections, conséquence de son manque de temps de jeu au Real Madrid. Le sélectionneur semblait enclin à le reconvoquer pour la tournée dans l'Est au mois de juin mais Lassana Diarra était alors blessé. Pour espérer faire son retour, il devra retrouver du temps de jeu. Loin de Madrid, probablement.

Blaise Matuidi (3 (2, 1), 173 ; 0/0) :Laurent Blanc l'a convoqué dès sa prise de fonction et lui a offert sa première entrée en jeu lors du déplacement en Bosnie-Herzégovine, durant lequel il s'est distingué en offrant une balle de but à Karim Benzema qui finira par buter sur le gardien. Titulaire face à la Croatie puis face à l'Ukraine, l'ancien joueur de Saint-Étienne a réalisé des prestations en demi-teinte, la faute peut-être à un positionnement trop haut sur le terrain. Le sélectionneur l'a en effet à chaque fois aligné comme relayeur alors qu'il évolue en club comme récupérateur. Son transfert au sein d'un Paris Saint-Germain très attendu cette saison lui permettra de gagner en visibilité.

Yann M'Vila (10 (8, 2), 721 ; 0/0) :le joueur de Rennes était la surprise de la pré-sélection de Raymond Domenech pour le Mondial 2010. Propulsé titulaire par Laurent Blanc, il a prouvé que sa réputation de joueur très prometteur était loin d'être usurpée. Il est au poste de milieu défensif le joueur le plus utilisé par Laurent Blanc puisqu'il a participé à dix (huit titularisations) des douze matchs des Bleus. Yann M'Vila été très bon à ce poste, se distinguant par un culot et une maturité assez incroyables pour un joueur si jeune (il a fêté ses 21 ans le 29 juin dernier). Au Luxembourg, en mars, il s'est distingué en réussissant 124 passes (sur 134) durant le match, un record chez les Bleus (du moins depuis l'établissement de ce genre de statistiques). Petit bémol : il est apparu beaucoup plus à l'aise lorsqu'il évoluait comme seul récupérateur plutôt que comme relayeur aux côtés d'Alou Diarra. Ce qui risque d'être problématique si d'aventure ce dernier était choisi comme capitaine.

Moussa Sissoko (1 (1, 0), 45 ; 0/0) :titulaire en Norvège sur le côté droit d'un milieu à trois, le prometteur joueur toulousain a joué une mi-temps, se procurant notamment une belle occasion. Et on ne l'a plus revu ensuite.


Milieux offensifs et ailiers

Ces postes sont sans doute ceux où la concurrence est la plus forte. Principalement sur le côté droit, où un indiscutable peine à se dégager.

Hatem Ben Arfa (1 (0, 1), 45 ; 1/0) :entré en seconde période en Norvège, il s'est distingué en réalisant une très bonne deuxième mi-temps avec à la clé un superbe but, le premier de l'ère Laurent Blanc. Il aurait du être reconduit par la suite mais Laurent Blanc n'a guère gouté son attitude vis-à-vis de l'OM, qu'il voulait quitter à tout prix. En conséquence, il n'a pas été convoqué pour les matchs de septembre. Nigel de Jong, le rugeux milieu de terrain défensif de Manchester City, s'est ensuite chargé de mettre fin à sa saison début octobre en blessant lourdement le joueur d'un tacle appuyé alors que ses débuts avec sa nouvelle équipe, Newcastle, étaient prometteurs. On ne devrait pas le revoir tant qu'il ne sera pas totalement rétabli. Le mystère autour de Hatem Ben Arfa (éternel espoir ou vrai prodige ?) continue de demeurer.

Jimmy Briand (1 (0, 1), 11 ; 0/0) :présent dans la pré-sélection de Raymond Domenech pour la Coupe du Monde mais absent de la liste finale, Jimmy Briand était pressenti pour être l'un des joueurs clés de la reconstruction. Surtout que son transfert à Lyon devait lui offrir plus d'exposition et devait lui permettre de franchir un palier. De plus, il évolue comme ailier droit, un poste où les prétendants ne se bousculent pas. Mais Laurent Blanc ne semblait pas compter sur lui. Remplaçant en Norvège, il n'a joué que onze minutes. Il n'a été rappelé en septembre qu'après la blessure de Loïc Rémy. Et on ne l'a plus vu ensuite. Il est pour l'instant loin du groupe France.

Yoann Gourcuff (6 (4, 2), 388 ; 3/1) :Laurent Blanc devait le consacrer meneur de jeu de l'équipe de France, comme il avait su si bien le faire à Bordeaux notamment lors de la saison du titre, en 2008/2009. Absent des matchs de septembre pour cause de suspension, le joueur faisait son retour en octobre mais il n'était que remplaçant de Samir Nasri. Entré en jeu face à la Roumanie, il inscrivit le deuxième but dans les arrêts de jeu avant de réaliser un match plein (un but et une passe décisive) face au Luxembourg. Titulaire lors des matchs suivants, il réalise des prestations en demi-teinte mais restait efficace, notamment associé à Samir Nasri face au Luxembourg. Bien meilleures en tout cas que ses prestations à Lyon, conséquence sans doute de sa meilleure entente avec Laurent Blanc qu'avec Claude Puel. Remplaçant face à la Croatie, il a ensuite manqué les matchs de juin sur blessure. Gourcuff est l'un des joueurs dont la place de titulaire, voir dans la liste des sélectionnés, a été le plus remis en cause. Conséquence de sa mauvaise saison lyonnaise. Laurent Blanc avait justifié sa présence la première année par la volonté de créer un groupe. Mais cette saison, il ne lui fera pas de cadeau. Gourcuff devra absolument s'imposer à Lyon pour espérer rester chez les Bleus, même s'il part derrière Samir Nasri dans l'esprit du sélectionneur. Même si l'association des deux meneurs face à l'Angleterre et au Luxembourg a été très prometteuse.

Florent Malouda (11 (9, 2), 773 ; 2/1) :au début du mandat de Laurent Blanc, Malouda était l'un des rares joueurs français titulaires et performants dans un grand club, en l'occurrence Chelsea. Il devait donc être l'un des cadres de la « nouvelle » équipe de France. Promu capitaine face à la Biélorussie, il a réalisé une prestation mitigée mais il se rattrapa en marquant en Bosnie-Herzégovine. Il a ensuite conservé sa place de titulaire sur le flanc gauche de l'attaque française jusqu'au retour de Franck Ribéry qui changea la donne, l'obligeant à s'exiler à un poste inusuel de milieu droit. Sa place de titulaire a été remise en cause en fin de saison en raison de sa baisse de forme et de la concurrence de Ribéry mais Laurent Blanc continuera à lui faire confiance, à raison puisque Malouda inscrira, depuis le côté droit, le but de l'égalisation en Biélorussie. Ce n'est que lors des matchs de fin de saison en Ukraine et en Pologne qu'il prendra place sur le banc, au moment des revues d'effectif. Ayant participé à onze des douze matchs de l'équipe de France (neuf titularisations), ce qui fait de lui le joueur offensif le plus utilisé par Laurent Blanc, Florent Malouda est une valeur sure. Mais il devra retrouver son niveau du début de saison pour espérer conserver sa place de titulaire, à plus forte raison si Ribéry retrouve le niveau qui était le sien.

Marvin Martin (2 (1, 1), 104 ; 2/1) :surprise de la liste élargie de Laurent Blanc pour la tournée en Europe de l'Est, Marvin Martin, meilleur passeur de Ligue 1 en 2010/2011 (17 passes, une de moins que le record de Jérôme Rothen en 2002/2003) a confirmé en quelques minutes jouées en Ukraine que sa réputation n'était pas usurpée. En cinq minutes, il s'est offert un doublé et une passe décisive qui ont permis à la France de remporter largement (4-1) la rencontre. Titulaire lors du match suivant en Pologne, le joueur de Sochaux n'a pas fait autant d'étincelles mais a joué juste, en étant notamment à l'origine du but français. Souvent comparé à Iniesta du fait de son poste, de ses caractéristiques et de son gabarit, Marvin Martin, 23 ans, va devoir désormais faire le plus difficile, à savoir confirmer. S'il continue sur sa lancée, il deviendra indiscutable, au moins dans le groupe.

Jérémy Menez (5 (4, 1), 305 ; 0/1) :jusqu'à la prise de fonctions de Laurent Blanc, il était le seul membre de la fameuse « génération 87 » à ne pas avoir connu la sélection. Ce fut chose faite en Norvège, où il est entré en seconde période au poste de milieu gauche. Titularisé comme milieu droit face à la Biélorussie lors du match suivant, Menez a réalisé un match catastrophique, dézonant tel le premier Anelka venu. Ce qui lui valut une mise sur le banc en Bosnie-Herzégovine puis une longue période sans convocations. Il fit son retour en février à l'occasion du match face au Brésil, profitant des absences de Nasri et Valbuena notamment. Ce fut une sorte de match de la rédemption pour lui, titulaire et auteur d'une passe décisive pour Karim Benzema. Il a depuis profité de certains matchs où Laurent Blanc a fait tourner pour s'offrir quelques titularisations, fournissant des prestations correctes. Son passage de l'AS Rome au PSG devrait lui offrir une place de titulaire et plus de visibilité. À lui d'en profiter.

Samir Nasri (8 (7, 1), 538 ; 0/1) :banni de l'ère Domenech, incompréhensiblement absent de la liste des 23 pour le Mondial 2010, il a fait son retour face à la Norvège, montrant de bonnes dispositions au poste de meneur de jeu. Il aurait du être reconduit en septembre mais blessé, il devait déclarer forfait. De retour en octobre, il était titularisé face à la Roumanie, réalisant un bon match bien que n'étant pas décisif. Remplaçant face au Luxembourg, il était titulaire en Angleterre aux côtés de Gourcuff et de M'Vila, contribuant à la démonstration française durant la première heure. Blessé, il manque le match face au Brésil mais il fait son retour au Luxembourg ou il porte le brassard de capitaine, offrant le premier but à Philippe Mexès. Titulaire lors des deux matchs suivants, ses prestations sont plus mitigées. Laurent Blanc semble lui faire confiance dans son rôle de meneur de jeu mais il devra pour cela confirmer sa superbe saison en Angleterre sous le maillot d'Arsenal (deuxième au classement des meilleurs joueurs du championnat derrière Gareth Bale). Et régler le plus vite possible sa situation contractuelle, lui qui est sur le départ à un an de la fin de son contrat.

Charles N'Zogbia (2 (2, 0), 118 ; 0/0) :titulaire en Norvège, le joueur de Wigan n'a pas été très en vue à un poste inhabituel de milieu axial gauche. Au point qu'il sortait à la pause. Il a du attendre les matchs de fin de saison en Europe de l'Est pour faire son retour dans le groupe. Titulaire au poste d'ailier droit (bien que gaucher) en Pologne, il pensait avoir ouvert le score mais sa frappe avait été déviée par un défenseur polonais. Qu'importe, il pourra se satisfaire d'avoir réalisé une très bonne prestation durant ce match et il mériterait d'être revu. Son transfert à Aston Villa devrait lui permettre de franchir un palier.

Dimitri Payet (3 (0, 3), 43 ; 0/2) :il a été convoqué par Laurent Blanc lors des matchs d'octobre, après avoir réalisé un début de saison tonitruant sous le maillot de Saint-Étienne. Entré en jeu face à la Roumanie puis face au Luxembourg, il s'est à chaque fois distingué en jouant le rôle de passeur décisif pour Yoann Gourcuff. Ces bonnes prestations lui ont valu de figurer à nouveau parmi les sélectionnés pour le déplacement en Angleterre, où Payet jouera douze minutes. Mais son attitude déplorable au moment du mercato hivernal (volonté d'aller au clash avec Saint-Étienne pour rejoindre le PSG) n'a pas plu à Laurent Blanc qui ne le rappela plus par la suite, surtout que les performances du joueur déclinaient. Cette saison, Dimitri Payet va découvrir la Ligue des Champions avec le nouveau champion de France, Lille. S'il se met en valeur, il pourrait faire son retour chez les Bleus.

Loïc Rémy (10 (3, 7), 304 ; 1/0) :le Niçois puis Marseillais a été titularisé lors des deux premiers matchs de la saison, dans une position hybride entre attaquant de soutien et ailier droit, à chaque fois aux côtés de Guillaume Hoarau. Il a disputé une mi-temps en Norvège et a été très remuant. Mais face à la Biélorussie, il s'est blessé et a du céder sa place au bout de 34 minutes. De retour face à la Roumanie, il s'est distingué en ouvrant le score en toute fin de match alors qu'il venait d'entrer en jeu. Il a été reconvoqué par la suite malgré des débuts mitigés à l'OM mais sa fin de saison canon au sein du club olympien lui valut finalement de légitimer sa place en sélection.

Franck Ribéry (4 (2, 2), 236 ; 0/0) :le meilleur joueur français 2007 et 2008 a été l'un des plus sanctionnés parmi les mutins de Knysna, avec trois matchs de suspension. Mais Laurent Blanc semblait voué à lui faire confiance et ce en dépit de l'opposition de l'opinion publique, relayée par Chantal Jouanno, donc, comme pour Patrice Évra. Opposition à laquelle venait s'ajouter la prétendue mauvaise relation qu'entretenait le joueur avec Yoann Gourcuff, un « chouchou » de Laurent Blanc. Mais handicapé par de trop nombreuses blessures, Ribéry ne fit son retour qu'à la fin mars pour les matchs au Luxembourg et face à la Croatie. Avec la même problématique qu'à l'époque de Raymond Domenech : faut-il l'aligner à droite contre son gré ou à gauche en dépit de la concurrence de Malouda ? Titulaire à droite au Luxembourg, Ribéry fut transparent... jusqu'à son passage à gauche où il s'illustra en étant à l'origine du but de... Gourcuff. Remplaçant face à la Croatie et entré en jeu sous les huées, il réalisera une prestation de qualité, si bien qu'il parvient à faire changer d'avis le versatile public du Stade de France. Reconduit pour les matchs de juin, il est à nouveau titularisé en Biélorussie, cette fois à gauche, poussant Malouda à droite. Sans faire d'étincelles. Entré en jeu en fin de match en Ukraine (toujours à gauche), il sera à l'origine du quatrième but français. Ribéry a un talent incontestable mais il est trop sujet aux blessures depuis environ deux ans maintenant. Et il refuse de jouer à droite, un poste où il a pourtant brillé à ses débuts en Bleu. Faut-il en faire un titulaire à gauche, quitte dans ce cas à envoyer Malouda sur l'autre flanc ? Où faut-il le mettre en concurrence avec le joueur de Chelsea ? Affaire à suivre.

Mathieu Valbuena (5 (4, 1), 354 ; 1/1) :celui qui a été l'invité surprise de la liste de Raymond Domenech pour la Coupe du Monde 2010 a été reconduit, un peu à la surprise générale, par Laurent Blanc. Entré en jeu dans un contexte difficile (juste après la blessure de Rémy) face à la Biélorussie, il a su se montrer à la hauteur. Si bien qu'il fut titularisé en Bosnie-Herzégovine, où il fut passeur décisif sur le but de Malouda. Homme en forme de l'OM du début de saison, Valbuena devint titulaire sur l'aile droite de l'attaque française. Il a réalisé un excellent match face à la Roumanie avant d'inscrire le second but français lors de la victoire à Wembley face à l'Angleterre. Victime d'une blessure fin janvier en club, il manqua les matchs de février et de mars et ne fit son retour qu'en juin. Titulaire lors du dernier match en Pologne, il n'a pas été transcendant. Sa place parmi les Bleus semble remise en question.


Avant-centres

Benzema et les autres. Le joueur du Real Madrid a phagocyté la concurrence. Il faut dire que les autres prétendants à ce poste ne se sont pas réellement illustrés et que Laurent Blanc a souvent privilégié un système à une pointe.

Karim Benzema (10 (8, 2), 699 ; 4/2) :il a été lui aussi l'un des exclus de la liste des 23 pour la Coupe du Monde alors qu'il avait participé à quasiment l'intégralité des matchs éliminatoires. Benzema avait donc faim de revanche. Il n'était que remplaçant en Norvège (le championnat espagnol n'ayant pas encore repris) et n'a pas joué face à la Biélorussie car blessé. Très attendu, il était titulaire en Bosnie-Herzégovine où il réalisa un très bon match ponctué par un superbe but et ce en dépit d'une forme physique approximative. Le numéro 10 de l'équipe de France a naturellement été titularisé face à la Roumanie mais sans réussite et avec une condition physique toujours discutable, conséquence de son temps de jeu limité avec le Real Madrid. Son but face au Luxembourg marquera le début d'une série faste avec l'équipe de France puisqu'il enchainera avec l'ouverture du score en Angleterre et le but victorieux face au Brésil. Il sera plus discret par la suite et ce en dépit d'une meilleure forme avec le Real Madrid. Mais il saura toujours se montrer disponible comme en témoignent ses deux passes décisives en Biélorussie et en Ukraine. Benzema s'est enfin imposé en Bleu sous Laurent Blanc comme étant l'indispensable attaquant de pointe et ce en dépit d'un temps de jeu pas toujours garanti avec son club. C'est lui qui possède les meilleures statistiques : 4 buts et 2 passes décisives.

Kevin Gameiro (5 (1, 4), 98) ; 1/0) :il s'est offert sa première sélection en entrant en jeu contre la Biélorussie, manquant d'un rien la balle d'égalisation en fin de match. Il dut attendre le mois de février pour fêter sa deuxième sélection en entrant en fin de match face au Brésil. Gameiro a du à nouveau se contenter de quelques minutes face à la Croatie avant d'être titularisé en Ukraine où il égalisa. Avant d'être de nouveau remplaçant en Pologne. Meilleur buteur français de Ligue 1 sur les deux dernières saisons (17 buts en 2009/2010 puis 22 en 2010/2011), Gameiro semble s'être imposé comme étant le deuxième choix en attaque derrière Benzema. À 24 ans, il devrait franchir un palier au PSG qui lui permettrait de s'installer en équipe de France.

Guillaume Hoarau (5 (4, 1), 307 ; 0/0) :Laurent Blanc l'a sélectionné pour son profil atypique et son jeu de tête. Titulaire en Norvège puis face à la Biélorussie associé à Loïc Rémy, il ne s'illustra guère et regagna le banc de touche dès le retour de Karim Benzema. Par la suite, ses apparitions en tant que titulaire (Luxembourg et Pologne) ou remplaçant se firent de plus en plus rare. Ses prestations en demi-teinte l'ont en effet pénalisé et il n'est désormais plus que le troisième choix au poste d'avant-centre derrière Benzema et Gameiro. C'est l'un des joueurs dont la place en sélection est la plus remise en cause. Si son profil est intéressant, ses performances sont loin d'être aussi étincelantes que lors de la saison 2008/2009 où il se révéla sous le maillot du PSG (17 buts en championnat).

Louis Saha (1 (0, 1), 11 ; 0/0) :le maudit. Ces dernières années, à chaque fois que Raymond Domenech faisait appel à lui, il se blessait juste avant d'aller en sélection. Laurent Blanc a voulu refaire confiance au talentueux attaquant d'Everton en l'appelant pour les matchs de septembre malgré ses 32 ans. Mais à peine onze minutes après son entrée en jeu face à la Biélorussie, il devait céder sa place à Kevin Gameiro... sur blessure. On ne l'a plus revu depuis. Quel dommage pour cet excellent attaquant qui aurait pu (du ?) être la valeur sure de l'attaque des Bleus depuis longtemps si seulement son physique avait suivi. Son retour en sélection semble désormais improbable, et pour cause : il a déjà 33 ans.

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