Le Japon vainqueur de la Coupe d'Asie 2011 - Le bilan de la compétition par Karim
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Australie – Japon : LA FINALE !
Après plus de trois semaines de compétition, il était enfin temps de répondre à cette question : qui allait succéder à l'Irak et devenir, pour les quatre prochaines années, le nouveau roi d'Asie ? L'Australie ou le Japon ?
C'est déterminées à marquer l'histoire que les deux équipes font leur entrée sur la pelouse du stade Khalifa de Doha. L'Australie aligne son équipe habituelle tandis que le Japon doit faire face à une absence importante : celle de Shinji Kagawa. Le nouveau n°10 de la sélection s'est blessé en demi-finale face à la Corée du Sud et a du déclarer forfait pour la finale et, plus grave, pour tout le reste de la saison. Il devrait beaucoup manquer au Borussia Dortmund, actuel leader du championnat allemand, où ses débuts furent tonitruants. Jungo Fujimoto le remplace sur la gauche du milieu de terrain.
Le match n'est pas très emballant. L'Australie domine son sujet mais sans parvenir à concrétiser et c'est tout naturellement que la prolongation s'annonce. Huit minutes après le début de cette prolongation, le sélectionneur italien du Japon, Alberto Zaccheroni, fait sortir son buteur Maeda pour faire entrer Tadanari Lee. Coaching gagnant ! Onze minutes après son entrée en jeu, le joueur d'origine sud-coréenne (son prénom coréen est Lee Chung-Sung), qui a représenté les Guerriers Taegeuk en équipes de jeunes, reprend d'une magnifique volée du pied droit un centre de Nagatomo. Mark Schwarzer, qui fêtait sa 88ème sélection, nouveau record australien, ne pouvait absolument rien sur ce but qui n'est pas sans rappeler celui inscrit par David Trezeguet en finale de l'Euro 2000. Malgré une pression australienne en fin de match, le score ne bougera pas et le Japon décroche sa quatrième victoire en Coupe d'Asie. L'Australie devra attendre quatre ans pour espérer prendre sa revanche à domicile.
La veille, la Corée du Sud avait accroché une place sur le podium en battant l'Ouzbékistan (2-3). Les trois équipes vedettes du continent terminent donc aux trois premières places.
Australie 0-1 a.p. (mi-temps : 0-0, fin du temps réglementaire : 0-0, mi-temps des prolongations : 0-0) Japon
But : Lee (109')
Avertissements : Australie : Valeri (16'), Holman (39'), McKay (112')
Australie : (1) Mark Schwarzer/(8) Luke Wilkshire – (2) Lucas Neill(c) – (6) Saša Ognenovski – (3) David Carney/(14) Brett Holman (65' (7) Brett Emerton) – (15) Mile Jedinak – (16) Carl Valeri – (17) Matt McKay/(10) Harry Kewell (103' (23) Robbie Kruse) – (4) Tim Cahill (109' (22) Neil Kilkenny)
Coach : Holger Osieck
Japon : (1) Eiji Kawashima/(6) Atsuto Uchida (120' (2) Masahiko Inoha) – (22) Maya Yoshida – (4) Yasayuki Konno – (5) Yuto Nagatomo/(7) Yasuhito Endo – (17) Makoto Hasebe(c)/(9) Shinji Okazaki – (18) Keisuke Honda – (14) Jungo Fujimoto (56' (3) Daiki Iwamasa)/(11) Ryoichi Maeda (98' (19) Tadanari Lee)
Coach : Alberto Zaccheroni
Ouzbékistan 2-3 (1-3) Corée du Sud
Buts : Ouzbékistan : Geynrikh (45' sp, 53') ; Corée du Sud : Koo Ja-Cheol (17'), Ji Dong-Won (28', 39')
Avertissements : Ouzbékistan : Salomov (85'), Mulladjanov (87'), Geynrikh (90') ; Corée du Sud : Hwang Jae-Won (44'), Ki Sung-Yong (57'), Lee Young-Pyo (90')
Ouzbékistan : (12) Ignatiy Nesterov/(22) Victor Karpenko (87' (19) Jasur Khasanov) – (3) Shavkatjon Mulladjanov – (9) Odil Akhmedov – (14) Stanislav Andreev/(17) Sanjar Tursunov – (7) Azizbek Haydarov – (18) Timur Kapadze – (8) Server Djeparov(c)/(15) Alexander Geynrikh (77' (10) Shavkat Salomov) – (13) Olim Novkarov
Coach : Vadim Avramov
Corée du Sud : (1) Jung Sung-Ryong/(22) Cha Du-Ri – (3) Hwang Jae-Won – (14) Lee Jung-Soo – (12) Lee Young-Pyo/(16) Ki Sung-Yong – (15) Hong Jeong-Ho (79' (5) Kwak Tae-Hwi)/(6) Lee Yong-Rae – (13) Koo Ja-Cheol (53' (8) Yoon Bit-Ga-Ram) – (17) Lee Chung-Yong (60' (11) Son Heung-Min)/(10) Ji Dong-Won
Coach : Cho Kwang-Rae
Classement des buteurs :
1. KOO JA-CHEOL (Corée du Sud) : 5 buts
2. Ismaeel Abdulatif (Bahreïn) ; Ji Dong-Won (Corée du Sud) : 4 buts
4. Harry Kewell (Australie) ; Ryoichi Maeda, Shinji Okazaki (Japon) ; Alexander Geynrikh
(Ouzbékistan) : 3 buts
8. Tim Cahill, Mile Jedinak (Australie) ; Faouzi Aaish (Bahreïn) ; Sunil Chhetri (Inde) ; Shinji Kagawa
(Japon) ; Odil Akhmedov, Ulugbek Bakaev, Server Djeparov (Ouzbékistan) ; Yusef Ahmed, Fábio
César (Qatar) ; Abdulrazak Al Husein (Syrie) : 2 buts
19. Tayseer Al Jassem (Arabie Saoudite) ; David Carney, Brett Emerton, Brett Holman, Robbie
Kruse, Saša Ognenovski, Carl Valeri (Australie) ; Deng Zhuoxiang, Hao Junmin, Yu Hai, Zhang
Linpeng (Chine) ; Hwang Jae-Won, Ki Sung-Yong, Son Heung-Min, Yoon Bit-Ga-Ram (Corée du
Sud) ; Gouramangi Singh (Inde) ; Kerrar Jasim, Younus Mahmood (Irak) ; Arash Afshin, Karim Ansari
Fard, Iman Mobali, Mohammad Nori, Gholam Reza Rezaei (Iran) ; Makoto Hasebe, Keisuke Honda,
Hajime Hosogai, Masahiko Inoha, Tadanari Lee, Maya Yoshida (Japon) ; Hasan Abdel Fattah, Bahaa
Abdelrahman, Odai Al Saify, Bashar Bani Yaseen (Jordanie) ; Bader Al Mutwa (Koweït) ; Maksim
Shatskikh (Ouzbékistan) ; Mohamed El Sayed, Bilal Mohammed, Sebastián Soria (Qatar) ; Firas Al
Khatib, Mohamad Al Zino (Syrie) : 1 but
Ont marqué contre leur camp : Walid Abbas (Émirats Arabes Unis) pour l'Irak et l'Iran ; Ali Dyab (Syrie)
pour la Jordanie
90 buts ont été marqués en 32 matchs, soit une moyenne de 2,81 buts par matchs. À titre de comparaison, la moyenne de buts par rencontre lors de la dernière Coupe du Monde était de 2,27 et elle s'élevait à 2,48 lors de l'Euro 2008. On a donc vécu une Coupe d'Asie très agréable sur ce plan, une compétition idéale à suivre pour les amateurs de football sevrés de matchs internationaux.
Le bilan
Récompenses
Le jeune sud-coréen Koo Ja-Cheol termine meilleur buteur de la compétition, avec cinq buts. Ses performances durant la Coupe d'Asie ne sont pas passées inaperçues puisque le joueur vient tout juste de signer pour le club allemand de Wolfsburg.
Même si ses statistiques ne sont pas flatteuses, le meneur de jeu japonais Keisuke Honda a été élu meilleur joueur de la compétition. Le fantasque joueur du CSKA Moscou, capable de gestes de grande classe, aura parfaitement mené le jeu de son équipe tout au long de la compétition.
Enfin, la Corée du Sud remporte le prix du fair-play.
Un nouveau triomphe pour le Japon
Grâce à sa victoire sur l'Australie en finale, le Japon a remporté sa quatrième Coupe d'Asie des Nations. Une victoire qui marque la domination japonaise sur le continent depuis une vingtaine d'années : depuis son premier succès dans la compétition en 1992, le Japon n'a en effet laissé filer que deux trophées (en 1996 et 2007). Reste maintenant à confirmer ces performances sur le plan international. Grâce à cette victoire, le Japon va participer à la Coupe des Confédérations 2013 qui se déroulera au Brésil et il tentera pourquoi pas d'y faire au moins aussi bien qu'en 2001, quand il avait atteint la finale de la compétition (défaite 0-1 face à une équipe de France alors invincible).
L'avenir semble en tout cas radieux pour les Samouraïs japonais, qui disposent d'une génération très prometteuse avec beaucoup de jeunes joueurs évoluant déjà en Europe.
À noter qu'en cette année 2011, et c'est original, le Japon va disputer une deuxième compétition internationale : la Copa America, où il a été invité pour faire le nombre.
L'Australie en fin de cycle ?
J'avançais avant le début du tournoi mes inquiétudes au sujet de la sélection australienne, que je trouvais vieillissante. Mais les champions sont orgueilleux et ne renoncent jamais. Aussi l'Australie a su trouver les ressources nécessaires pour réaliser un tournoi de haute volée, atteignant la finale en éliminant notamment le tenant du titre et en laminant l'Ouzbékistan (6-0). Et elle y croyait, à son triomphe, jusqu'à cette fatale 109ème minute. Il faudra maintenant penser à reconstruire car beaucoup de joueurs de la sélection australienne dépassent aujourd'hui la barre fatidique des trente ans, à l'image du gardien Mark Schwarzer qui fêtera ses 39 ans en octobre prochain, qui a profité de cette Coupe d'Asie pour battre le record de sélections avec l'Australie autrefois détenu par Alex Tobin. Quelques joueurs plus jeunes ont été intégrés à l'équipe par le sélectionneur Holger Osieck mais ceux-ci ne semblent pas disposer à prendre tout de suite la relève. En tout cas l'Australie devra vite réussir l'amalgame entre anciens et nouveaux si elle veut être compétitive dans quatre ans, pour la prochaine édition de la Coupe d'Asie qui aura lieu sur son sol.
La jeunesse sud-coréenne, la révélation Ouzbékistan, la chute des pays arabes
Toujours placée, jamais gagnante : ainsi pourrait-on définir le parcours habituel de la Corée du Sud en Coupe d'Asie. Pour la deuxième fois consécutive, elle termine à la troisième place. Mais elle aura vu sa jeunesse se révéler, notamment Koo Ja-Cheol, meilleur buteur de la compétition, Ji Dong-Won ainsi que Yoon Bit-Ga-Ram. Des joueurs à suivre.
Pays « jeune », l'Ouzbékistan a réussi au Qatar la meilleure performance de son histoire en atteignant pour la première fois les demi-finales d'une Coupe d'Asie. L'Ouzbékistan entre ainsi dans le cercle des grandes nations du football en Asie. Le capitaine Server Djeparov, au sommet de son art, le buteur Alexander Geynrikh ainsi que la révélation Odil Akhmedov auront été les principaux artisans de ce joli parcours. On devrait revoir cette équipe à l'avenir... en Coupe du Monde ?
Cette Coupe d'Asie a aussi marqué la chute des équipes des pays arabes. Tous ont été éliminés avant les demi-finales, notamment le Qatar, pays organisateur, et l'Irak, tenant du titre. Mais la palme de la plus grosse déception revient à l'Arabie Saoudite. Finalistes en 2007, les Fils du désert ont quitté la compétition dès le premier tour avec trois défaites en autant de matchs et notamment une humiliation 5-0 encaissée face au Japon. Qu'elle est loin, la glorieuse équipe des années 1990 ! Seul rayon de soleil : la Jordanie, qui a atteint les quarts de finale de manière inattendue en manquant de peu de battre le futur vainqueur japonais en premier tour et en faisant trembler jusqu'au bout l'Ouzbékistan en quarts de finale.
Au palmarès des déceptions figure aussi le mondialiste nord-coréen, sorti au premier tour et incapable de marquer le moindre but.
Pour sa part, l'équipe d'Inde a encaissé trois corrections en autant de matchs, et a tout simplement prouvé qu'elle n'était pas (encore ?) au niveau requis pour participer à ce genre de tournois.
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