Accident nucléaire de Fukushima, quelles conséquences en France (IRSN)
-
Depuis le 12 mars 2011, le panache radioactif qui résulte des rejets des réacteurs nucléaires accidentés de la centrale de Fukushima se déplace, tout en se diluant, dans les courants atmosphériques de l’hémisphère nord. L’IRSN dispose d’une modélisation de cette dispersion, réalisée en collaboration avec Météo France, qui lui permet de suivre et d’anticiper ce déplacement.
Selon cette modélisation, le panache a recouvert dans la journée du vendredi 18 mars 2011 la plus grande partie de l’Amérique du Nord et le nord-est de la Sibérie. Il est passé ensuite sur l’Atlantique Nord et pourrait atteindre la France métropolitaine le 23 ou 24 mars 2011.
Les concentrations attendues de césium 137 dans l’air sur les territoires balayés par le panache sont extrêmement faibles. Ce radionucléide est représentatif des matières radioactives rejetées à longue distance lors d’un accident nucléaire.
Ces concentrations seront d’un niveau trop faible pour être détectées par les 170 balises d’alerte du réseau Téléray de l’IRSN, dont les mesures sont également consultables sur le site internet de l’IRSN.
Accéder aux cartes des résultats de mesure de la radioactivité de l'air :
- en France métropolitaine - à Saint-Pierre-et-Miquelon - à Tahiti - en Guyane | - en Guadeloupe - en Martinique - à La Réunion - en Nouvelle-Calédonie |
L’IRSN partage l’avis de l’Agence de l’Environnement des Etats-Unis (EPA), qui estime que ces concentrations seront sans conséquence sanitaire et environnementale. De plus, elles seront si minimes qu’elles ne pourront sans doute être détectées dans l’environnement que par des mesures d’échantillons effectuées dans des laboratoires spécialisés.
L’IRSN dispose de ce type de laboratoires en métropole (ainsi qu’à Tahiti, situé dans l’hémisphère sud et donc hors du flux principal de ce panache). L’Institut publiera les résultats d’analyse dès que disponible, c'est-à-dire plusieurs jours après le passage du panache. S’agissant de Saint-Pierre-et-Miquelon ou des Antilles, les résultats des données analysées aux Etats-Unis sont considérées comme représentatifs de la situation sur ces territoires.
2 - Modélisation de la dispersion des rejets radioactifs dans l’atmosphère à l’échelle mondiale
A partir des rejets estimés par l’IRSN, Météo France a simulé la dispersion des rejets radioactifs à très grande distance, projetée jusqu’au 26 mars.
Selon cette simulation, le panache radioactif aurait actuellement atteint le nord-est de la Sibérie, les Etats-Unis et l’ouest de l’atlantique. Il devrait atteindre la France à partir du 23 ou 24 mars.
Les concentrations attendues à terme, d’après cette modélisation, pourraient être de l’ordre de 0,001 Bq/m3 en France métropolitaine et dans les départements d’outre-mer de l’hémisphère nord. Comme attendu, l’hémisphère sud n’est pas significativement affecté par cette dispersion à grande échelle.
A titre de comparaison, les valeurs mesurées au cours des jours suivant l’accident de Tchernobyl étaient dépassaient 100 000 Bq/m3 dans les premiers kilomètres autour de la centrale ; elles étaient de l’ordre de 100 à 1000 Bq/m3 dans les pays les plus touchés par le panache radioactif (Ukraine, Biélorussie) ; en France, les valeurs mesurées dans l’Est étaient de l’ordre de 1 à 10 Bq/m3 (le 1er mai 1986). Aujourd’hui, une très faible activité de césium 137 subsiste dans l’air, de l’ordre de 0,000001 Bq/m3.
Pour estimer ces niveaux de contamination de l’air, l’IRSN a dû au préalable évaluer la quantité de radioactivité qui a pu être rejetée du 12 au 22 mars 2011 par les trois réacteurs accidentés.
Des mesures de précaution sont-elles nécessaires?
Il n’y a aucune mesure à prendre lorsque les masses d’air en provenance du Japon arriveront au dessus de la France.
En effet, en l’état actuel, les retombées radioactives consécutives au passage des masses d’air en provenance du Japon devraient être 1000 à 10000 fois inférieures à ce qui a été observé en France après l’accident de Tchernobyl.
Ces retombées seront sans conséquence pour la santé des Français et pour l'environnement. Aucune précaution particulière n’est à prendre pour les adultes, femmes enceintes et les enfants : pas de restriction alimentaire, pas de prise d’iode stable, pas de mise à l’abri ou de confinement.
Nous attirons votre attention sur le fait que la prise d’iode stable doit se faire uniquement sur ordre du Préfet et qu’il est dangereux d’ingérer des comprimés d’iode stable lorsque la situation ne l’exige pas.
Et en cas de pluie ?
La présence de pluies peut augmenter les dépôts consécutifs au passage des masses d’air en provenance du Japon. Cependant, même en présence de pluies, les retombées seront très faibles et ne nécessitent pas de précautions particulières.
Les eaux de pluie feront l’objet de mesures par l’IRSN, sans qu’une contamination significative de ces eaux ne soit attendue.
Aucune contamination des nappes phréatiques n’est attendue en France.
3 - Comprendre
Foire aux questions thématiques
Afin de répondre le plus synthétiquement possible aux questions que vous vous posez, nous produisons des foires aux questions concernant le séisme au Japon et ses impacts sur les installations nucléaires.
Pour toute autre question, vous pouvez nous faire parvenir un mail via notre boite contact.
Télécharger la foire aux questions mise à jour le 21 mars (document pdf)
> Vous trouverez également une foire aux questions sur le site du Ministère de la Santé : Japon - Point sur les recommandations sanitaires.
Informations générales sur les installations nucléaires et la surveillance de la radioactivité de l'environnement
Découvrez quelques dossiers d'informations de notre Base de connaissances :
L'organisation de la surveillance de la radioactivité de l’environnement en France
L'accident de Three Mile Island
L'accicent de Tchernobyl
Risque sismique et installations nucléaires
L’organisation de la sûreté nucléaire en France
L’échelle INES
Conséquences environnementales d'un rejet radioactif accidentel et voie d'exposition des personnes (document pdf)
Les alimentations électriques sur une centrale nucléaire française
Une centrale nucléaire produit de l’électricité. Néanmoins elle a besoin d’une alimentation électrique pour assurer son bon fonctionnement ainsi que l’ensemble des ses mesures de sureté. Mais qu’en est-il des centrales nucléaires françaises ?
Télécharger la fiche d'information au format PDF
La gestion d’un accident grave sur un réacteur à eau sous pression en France
Même si les accidents graves sont rares, des mesures sont prises afin de gérer leurs conséquences. Voici un descriptif succint des mesures prises en cas d’accident grave en France.
Télécharger la fiche d'information au format PDF
Source IRSN