Plaidoyer pour la nomination de Raynald Denoueix comme sélectionneur de l'équipe de France
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L'heure est grave pour le football français, et nos footballeurs ne verront pas le soleil se lever sur l'Afrique du Sud, en 2010, comme nos espoirs n'ont pas vu la pollution dans le ciel de Pékin cette année.
Guy Roux nous le rappelait récemment, l'Equipe de France est, dans les 100 dernières années, une sélection très moyenne qui a émergé trois fois grâce à trois hommes hors du commun : Kopa, Platini et Zidane. Sans ces trois là, la France ne s'est pas toujours qualifiée pour les phases finales, et surtout n'y a rien fait. Avec eux, l'équipe a brillé, a gagné. Pour ne parler que du dernier, il y il y a surtout eu une époque dorée en 2000 - 2001 avec de très belles phases de jeu, mais sinon le niveau n'était pas terrible, comme par exemple à l'Euro 2004 ou (dans le jeu) à la coupe du Monde 98.
Avec la génération Zidane, nous avons eu aussi deux sélectionneurs ayant le talent et la chance d'aller en finale de la coupe du Monde. A l'heure de dire adieu à Raymond Domenech, il convient de reconnaître son bilan : c'est le premier sélectionneur français à arriver en finale d'une coupe (du Monde ou d'Europe) qui n'est pas organisée à domicile. Certes il ne l'a pas gagnée et il en a bien sûr sa part de responsabilité, notamment dans le coaching de la finale, mais le moins qu'on puisse lui reconnaître c'est qu'il avait amené l'équipe au niveau requis pour gagner. Raymond, malgré cette défaite, aurait dû suivre la voie de son mentor Aimé Jacquet et se retirer en pleine gloire, après cette finale de Coupe du Monde. Nul doute qu'il serait aujourd'hui DTN.
Mais ce soir, pour un match encore, RD sera à la tête de l'EDF. Même si l'on gagne 3-0 en étant brillantissimes, il faut maintenant changer.
Parce que les grandes épopées commencent souvent par une belle victoire dans la douleur en Roumanie ;
parce que le successeur des K, P et Z est peut-être déjà là avec Ben Arfa ou Benzema ;
parce que les temps changent, mais pas RD ;
parce que l'équipe de France n'est pas Manchester City et qu'on ne pourra pas prendre Buffon, Daniel Alves, Terry, Chivu, Zhirkov, Pirlo, Senna, Sneijder, Christiano Ronaldo, Drogba et Van Nistelroy par exemple au mercato d'hiver.
Donc soit on pleure, soit on garde RD, ou alors on prend Otto Rehnhagel pour voir si en faisant 0-0 à tous les matchs on finit champion du Monde, soit on se dit que finalement les joueurs français n'ont rien à envier à ceux cités ci-dessus et on construit, en respectant les étapes, une équipe et un groupe avec un projet de jeu et un objectif clair : la qualification pour 2010 et rien d'autre.
Qui est l'homme de la situation ?
Il faut un homme fort, qui a gagné, qui sait fédérer un groupe et faire jouer une équipe, qui soit une référence dans le milieu. Messieurs de la FFF, il va falloir sortir le carnet de chèque. C'est le moment, cela s'appelle un investissement. C'est à ce prix que vos différents sponsors et votre diffuseur peuvent continuer à autant vous financer. Bref il nous faut le top. Quelles sont les options ?
Ils sont en poste : dans l'ordre alphabétique : Cappello avec l'Angleterre, Lippi avec l'Italie, Hiddink avec la Russie et Mourinho à l'Inter. Voilà le profil de mes candidats, plutôt que des plus jeunes comme Didier Deschamps, encore trop expérimenté à mon goût, et à qui je confierais le rôle d'adjoint. Ils sont en poste, rien n'empêche de se renseigner sur leur intérêt et le prix de rachat de leur contrat.
Dans les grands disponibles (et pas retraités), Houiller, Zdeman qui vient de se libérer, pratique un jeu offensif, et surtout Raynald DENOUEIX.
A l'heure où l'on redécouvre les vertus du football offensif, la technique individuelle et collective, je propose de mettre en place un homme nouveau qui saura construire un groupe, une équipe et un projet de jeu. Et gageons qu'il saura aussi nous faire rêver en faisant bien jouer cette équipe autant qu'en la faisant gagner.