Marseille SUD postcarbone, un rêve à réaliser d'abord, à exporter ailleurs ensuite !
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Territoire d'innovation postcarbone (fond openstreetmap et <a href="https://fr.freepik.com/vecteurs/personnes">Personnes vecteur créé par pch.vector - fr.freepik.com</a> ))
(Au commencement était le verbe)
J’ai une vision
Je rêve d’un monde où les femmes et les hommes[1], nous, sommes au centre. Pas le marché, pas le capital.
Et je rêve d’un monde qui permette à ces femmes et ces hommes, nous, de vivre dans le monde d’aujourd’hui sans abimer le monde de demain. Un monde où le jour du dépassement[2] ne serait plus le 29 juillet de l’année, mais serait devenu un fait du passé, résolu.
Je rêve d’un monde où les femmes et les hommes ne prélèveront dans l’environnement que le strict nécessaire et trouveront leur plaisir et leur épanouissement dans la quantité et la qualité de leurs relations avec leurs semblables plutôt qu’avec la quantité de biens qu’ils amassent au cours de leur vie.
Un monde où il sera plus simple et moins cher de trouver la matière première dans les déchets que dans la mine.
Un monde où il sera plus simple et moins cher de faire réparer plutôt que d’acheter un nouveau.
Un monde où la priorité sera donnée à la sobriété et à la performance énergétique plutôt qu’à la puissance et à la nouveauté.
Un monde sans incitation à l’achat, d’aucune sorte.
Un monde où la richesse de l’un ne se fera pas au détriment des autres.
Un monde où l’argent ne sera pas une barrière à l’éducation, à la culture, au sport, au logement, à l’alimentation.
Un monde où l’argent ne fabriquera pas les médias, où l’information sera plurielle et représentera clairement les courants de pensée du moment.
Un monde où l’éducation permettra aux femmes et aux hommes, nous, de comprendre les enjeux du présent, les leçons du passé, et d’avoir un esprit critique sur les analyses des médias et de faire en conscience les choix de société lors des convocations démocratiques, les élections de nos représentants dans les instances de gouvernement locales, nationales ou européennes.
Pour réaliser une vision, je ne peux pas commencer par le monde, je vais commencer par mon quartier. Réaliser, montrer un exemple, inspirer. Être rejoint par d’autres pour transformer mon quartier. Être imité par d’autres encore, ailleurs, qui voudront changer le leur.
Ma vision actuelle du projet :
- Recréer des "villages" cohérents, où circuler à pied (et livrer à vélo);
- Créer les conditions pour supprimer l’importation de charbon, pétrole et gaz sur ce territoire (notamment avec les rénovations thermiques des bâtiments, les pompes à chaleur et la transition vers des transports optimisés) ;
- Organiser les transports de personnes et de marchandises comme un bien commun : pas de concurrence pour un optimum d’efficacité – vélo classique et électrique, vélo-cargo, vélo-taxi, bus, métros et trams électriques, camionnettes et camions électriques dans les secteurs urbains denses. Voitures électriques et camions hydrogène (produit localement de façon non carbonée) pour les campagnes ;
- Relier ce territoire à sa région pour recréer un écosystème régional pour l’alimentation et nos autres achats (pensons local, agissons local) – retrouver la notion de bassin de vie cohérent, autonome, pour une ré-ouverture sur ses voisins immédiats pour des échanges et une coopération, en incluant l’alimentation dans ce bassin de vie – Mettre en place les conditions pour éviter de transférer ailleurs la pollution liée à notre consommation de biens ;
- Organiser formation et information du public sur les enjeux et problématiques liés au dérèglement climatique et les premières solutions connues pour y remédier ;
- Organiser une économie circulaire où le déchet devient la première source de matière première ;
- Proposer de nouvelles lois pour remplacer les taxes et prélèvements sur le travail par des taxes sur la consommation et sur les déchets ultimes [3] - et pour interdire la publicité – créer ainsi sur notre territoire une Zone Economique Spéciale [4]qui permettra d’expérimenter les réformes économiques innovantes sur un territoire réduit ;
- Mesurer l’impact de la transformation sur la qualité de la vie et la qualité de l’air ;
- (et après on pourra) Exporter ce modèle, le dupliquer ailleurs, échanger, conseiller etc …
Cette vision ne veut pas être exhaustive et précise mais a pour but de donner des grandes lignes pour rassembler un collectif qui viendra l’enrichir et réaliser ce futur décarboné et désirable.
J’aimerais réaliser ce rêve sur un territoire « Marseille SUD » qui pourrait, il me semble, être isolé de la circulation à partir du David jusqu’au jardin du XXVIe centenaire (axe 2e Prado+ Rabateau), de là jusqu’au jardin de la Mathilde (Schloesing, Sainte Marguerite) puis le Boulevard Urbain Sud jusqu’au chemin du Vallon de Toulouse et à la carrière Perrasso, en bloquant les accès vers l’intérieur de ce périmètre, sauf piétons et véhicules autorisés déjà décrits plus haut : vélos, transports collectifs électriques pour les biens et les personnes. Ce découpage inclut la route de la Gineste, qui serait desservie par le service de transports collectifs exclusivement.
Je m’inspire notamment des Villes en transition et la notion de permaculture de Rob Hopkins, des travaux et notamment du Plan de Transformation de l’Economie Française du Shift Project de Jean-Marc Jancovici, Makesense « pour montrer à Greta qu’elle n’est pas seule », que m’a fait découvrir mon amie @Sandrine Josso, le Club Circul'R créé par Jules Coignard et Raphaël Masvigner et l’Institut National de l’Economie Circulaire de François-Michel Lambert (qui m’avait fait le plaisir d’intervenir en 2013 dans la conférence que j’avais montée alors, avec l’aide des Centraliens en Provence, sur les voitures électriques), des actions de SMILO (pour reproduire à l’échelle d’un quartier les bonnes idées trouvées à l’échelle d’une petite île sans ressources carbonées) et de Time for the Planet.
Voilà posé ici le projet que j’aimerais mener, puis démultiplier ailleurs. Je sais que beaucoup d’initiatives sont déjà à l’œuvre à Marseille et je serai heureux de travailler avec l’équipe qui organise notamment FESTICITES, le festival des villes et initiatives en transition de la Métropole Aix-Marseille, ou avec le Laboratoire d’Intelligence Collective et Artificielle.
Si ce projet vous parle, vous intéresse, vous émeut, venez m’en parler en commentaire ou en MP. Je vais avoir besoin d’aide !
Alexis DUFLOS
[1] Nota : je parle des femmes et des hommes, c’est une formule pour parler des humains en général, je ne veux exclure personne.
[3] « Est ultime au sens du présent article un déchet qui n'est plus susceptible d'être réutilisé ou valorisé dans les conditions techniques et économiques du moment, notamment par extraction de la part valorisable ou par réduction de son caractère polluant ou dangereux » / Article L541-2-1 du code de l’Environnement
[4] Une ZES avec des lois moins libérales qu’ailleurs (contrairement à une ZES classique)